A travers une série de 37 textes de différentes longueurs (grosso modo, cela va d'une demie page à moins d'une dizaine), Albert Algoud compose ici une anthologie minutieuse de textes se référant à la folie dans l'histoire de la littérature. On trouve ici aussi bien des textes français (de Flaubert à Hugo en passant par Verlaine) que des textes internationaux : américains et anglais pour la plupart avec un petit détour par Daniel Keyes, que je me dois de citer, étant avec Norman Mailer mon auteur préféré. C'est une anthologie touchante et dépourvue d'une quelconque trace de misérabilisme. Le tout ponctué à chaque texte d'une illustration des grands noms du dessin et de la BD en règle générale.
Je ne sais pas si c'est déplacé de dire que j'ai aimé cette anthologie mais il faut d'entrée saluer la qualité des textes choisis par Albert Algoud. Ils sont tous intéressants à lire, tous touchants et pas un ne m'a laissé de marbre d'une quelconque façon. La folie y est belle ici. Des pathologies, sérieuses certes, mais montrées dans ce qu'il y a de beau, comme pour changer notre regard sur certaines folies douces.
Et je me rends compte que je ne sais pas chroniquer cette anthologie tellement il y a de choses à dire dessus. Je pourrais vous parler du texte de Conrad, l'auteur de In the heart of Darkness qui a influencé Apocalypse Now, vous en dire toute la complexité, mais il ne fait pas beaucoup de lignes, et cela serait gâcher votre découverte. Et ce constat est exactement le même avec tous les autres textes. J'aimerais aussi parler de Keyes, de Hugo, de Zola, de Steinbeck, mais aussi des dessins de Geluck qui m'a fait hurler de rire en demie case comme il sait si bien le faire. Des dessins de Zep, qui fait la couverture de cette anthologie et qui prend tout son sens avec la lecture du texte auquel il se rattache. Surtout de Enki Bilal qui signe l'illustration pour le petit bout de Des Fleurs pour Algernon, que je trouve absolument belle et bien trouvée pour illustrer ce texte.
J'aimerais tant vous parler de tout cela, mais je vous gâcherais vraiment le plaisir de découvrir ces textes à la fois beaux et forts.
Bref, procurez-vous cette anthologie qui en plus donnera tous ses bénéfices à la Fondation La Bonne Aventure.