Leslie Barnes est une jeune psychologue à la recherche d'une nouvelle vie à San Francisco. Quelques mois auparavant, alors qu'elle était conseillère d'orientation dans un lycée de Sacramento, elle a réussi à élucider la disparition d'une élève grâce à de soudaines visions. Refusant ce don de médium et tout le battage médiatique ayant eu lieu autour de l'affaire, elle quitte son poste dans l'éducation pour ouvrir son propre cabinet.
Sa jeune sœur Emily, 17 ans et prodige de la musique, ne tarde pas à s'installer avec elle pour suivre des cours au conservatoire. Devant la difficulté de concilier son activité professionnelle à domicile – son cabinet étant situé dans l'une des pièces de la maison – et la formation musicale de sa sœur, Leslie décide d'utiliser l'argent d'un héritage pour acheter sa propre maison à San Francisco même.
La maison pour laquelle elle a le coup de cœur semble parfaite : spacieuse, lui permettant d'ouvrir un cabinet plus côté, de laisser Emily répéter à sa guise et d'être plus proche du conservatoire. Tout irait parfaitement bien si elle ne semblait pas hantée.
Il et difficile d'écrire de bonnes histoires de maisons hantées. Marion Zimmer Bradley nous offre une entrée en matière intéressante avec cette jeune médium malgré elle, obligée d'accepter son don. Ce personnage et celui de sa sœur musicienne sont prometteurs. J'ai particulièrement apprécié de voir Leslie s'interroger sur la manière dont son don faisait évoluer ses pratiques professionnelles de psychologue et d'assister à des séances avec ses patients. A l'exception des deux protagonistes, quelques personnages sortent du lot, comme ce musicien amoureux d'Emily et qui se surnomme lui-même Frodo ou l'ancienne propriétaire de la maison, Alison, que l'on ne croise jamais réellement dans ces pages mais dont la personnalité transparaît au travers des nombreux témoignages des personnes l'ayant connue.
Malheureusement, les ficelles de l'intrigue apparaissent comme évidentes assez tôt dans le récit. Le dénouement final, s'il est attendu, contient une surprise qui le sauve en partie. Pourtant, cette surprise repose sur un aspect dérangeant de la personnalité de notre protagoniste Leslie.
L'ouvrage accuse ici son âge : dans les premiers pages, Joel, le petit ami de Leslie, un homme instruit et par ailleurs charmant, lui reproche d'être féministe car elle souhaite poursuivre sa carrière et faire l'achat d'une maison au lieu de devenir sa femme (au foyer). Je n'ai pu m'empêcher de pouffer à la lecture de ce passage, un peu ridicule à notre époque et dans notre société.
Le twist final porte également sur une position morale paraissant quelque peu discutable et ceci quel que soit l'époque.