Felicity est effondrée : Satan, furieux d'avoir perdu son âme sœur par la faute de Stan, a tué celui-ci. Effondrée, mais follement obstinée. Felicity invoque Dieu - surprise, il s'agit de son voisin de toujours M. Graham ! - et passe un pacte avec lui : Dieu accepte de ramener à la vie le bel entre-deux. Il faut juste garder le secret... et préalablement récupérer l'âme de Stan en enfer ! Avec l'aide de zombies, peut-être ?
Au fil des volumes, Felicity Atcock a rencontré des anges et démons, des vampires, des lycanthropes, des fées... Il manquait encore une entrée au bestiaire fantastique : les zombies ! Voilà qui est réparé puisqu'ils font leur apparition dans cet épisode. Ils sont moisis et dégoûtants à souhait, mais finalement plutôt sympathiques.
Par contre, qui a le mauvais rôle ici ? Dieu lui-même. On le sait, les voies de Dieu sont impénétrables. Elles sont surtout bien tordues... Dieu, pas si omnipotent que ça, aime bien mettre en œuvre des plans complexes pour parvenir à ses fins en manipulant tout le monde, et tant pis pour les dégâts collatéraux infligés à ses anges et ses autres fidèles, qui se font bien entourlouper au passage.
On a donc au premier plan Felicity, Dieu et des zombies, mais on pourra regretter que les autres personnages ne fassent ici que de la figuration. Trois petites lignes et puis s'en vont...
Le style de Sophie Jomain est fidèle à ce qu'on trouvait dans les précédents tomes : du parler cru et direct, très percutant et imagé tel que "J'ai bien cru que j'allais devenir chauve d'un seul coup. Pubis compris.". Je ne sais pas si ces images choc sont supposées être drôles, moi j'avoue qu'à la longue ça a surtout l'effet de me lasser. D'autant que Felicity joue souvent la dure, mais ce n'est finalement qu'une façade, donc la narration de la jeune femme ne s'accorde pas vraiment à son caractère je trouve.
Petite déconvenue subie quasiment au début du livre : Il existe un cross-over, intitulé Les anges ont la mort aux trousses et co-écrit avec Maxime Gillio, qui prend place dans l'histoire entre les tomes 3 et 4. Et donc, on a droit ici à de nombreuses allusions à ce qui s'est passé précédemment entre Felicity et Orcus Morrigan, ce qui est un peu rageant quand on ignorait même l'existence de ce récit et qu'on en l'a donc pas lu ! En effet, celui-ci est paru aux éditions Rebelle, qui ont publié la série initialement, mais n'a pas été repris par J'ai Lu. Dommage.
La fin est ouverte et laisse s'emballer l'imagination, néanmoins ce sixième tome marque la fin des aventures de Felicity Atcock. Ce n'est pas mon préféré, mais les amateurs de la série y trouveront leur compte puisqu'il conclut l'histoire.