Sutter Camp, 1864. Les soldats blessés à soigner sont nombreux, et c'est Jeronimus Quint qui se charge de les soigner, à sa manière, très particulière... Même s'il soigne les gens, Quint semble prendre un malin plaisir à les faire souffrir. De quoi attirer la colère chez les soldats, même s'il sait qu'il ne risque rien, étant le seul médecin capable de soigner autant de blessés...
Retour à la réalité pour Rose, qui a fait le choix d'accompagner Quint, après que ce dernier lui ait purement et simplement cassé le poignet. Quint et Rose se rendent à une scierie, où le médecin devrait pouvoir enfin soigner Rose, autrement que par son mystérieux médicament, la panacée, qui ôte toutes les douleurs à ses patients. Quint sait parfaitement que Jonas Crow et Lin, la Chinoise qui l'accompagne, sont à ses trousses. Mais il aura plus d'un tour dans son sac pour retarder ses poursuivants.
Ainsi, Quint soigne nombre de cow-boys sur sa route, les informant au passage qu'un croque-mort malintentionné est à ses trousses... De quoi déclencher la colère chez les soignés, qui ne manqueront pas de donner du fil à retordre à Jonas Crow et Lin, eux qui sont également poursuivis par une troupe de marshalls décidés à les arrêter.
Mais c'est Rose qui sera la spectatrice des scènes les plus cruelles, lorsqu'elle arrive avec Quint chez les Tanner, une famille sans histoire dont le fils a été récemment soigné par Quint. Le médecin prend ses aises chez cette famille, sans la moindre gêne, et c'est en menaçant le mari qu'il oblige la femme Tanner a tuer Jonas Crow...
Xavier Dorison (au scénario), Ralph Meyer (au dessin) et Caroline Delabie (à la couleur) poursuivent ici leur récit de la course-poursuite entre Jonas Crow, l'ancien Undertaker, et Jeronimus Quint, médecin effroyable, qui a refusé de prêter le serment d'Hippocrate, préférant mettre ses connaissances de l'anatomie humaine à son service, plutôt qu'à celui des malades.
Ce quatrième tome de la série Undertaker, qui fleure toujours aussi bon les parfums de western, est encore une fois l'occasion d'admirer le travail minutieux de ce trio d'auteurs. Xavier Dorison maîtrise son récit sur le bout des doigts, inventant là un méchant plutôt intéressant et charismatique, jouant souvent sur les frontières, poreuses dans ce récit, entre le bien et le mal. De quoi s'attacher terriblement, un peu comme on a l'habitude de le faire avec des personnages comme le Gouverneur, ou Negan, dans la célèbre série Walking Dead.
Au niveau des dessins, c'est encore une fois un vrai plaisir de parcourir les planches de Ralph Meyer. Le dessinateur de Asgard nous régale avec des planches parfois lumineuses, et le plus souvent sombres, avec des ancrages particulièrement réussis. Les grands aplats de noir trouvent parfaitement leur place ici, donnant de la force et du réalisme aux personnages et aux décors que l'on rencontre.
Ce quatrième tome de la série Undertaker est la digne suite que l'on attendait. Et cela ne s'arrêtera pas en si bon chemin...