Orsini en a maintenant la certitude : Godefroid Munongo, actuel ministre de l'Intérieur du Katanga, est au courant pour le vol de diamants. Cela ne l'empêche pas d'accueillir Orsini et Forthys, et de ridiculiser encore une fois Orsini, en lui demandant de raconter de nouveau cette histoire d'empoisonnement qui a mal tourné dans ce restaurant de Genève. Un fiasco qui a coûté une place en or à l'Elysée à Orsini, à l'époque...
C'est dans ce contexte qu'on retrouve Félix Cantor, accompagné de ses hommes et d'un ministre katangais, en territoire baluba. Ici, les ennemis ne font pas long feu, et le ministre en question, loin d'être tranquille, le sait parfaitement bien. Mais Félix Cantor a plus l'oeil sur Charlie, ce nègre qui, seul, sait où se trouvent les diamants issus des trois mois de production dans une mine locale. Un secret qui fait de Charlie un homme particulièrement précieux...
Et les choses sont encore une fois sur le point de bien mal tourner pour Félix Cantor et les mercenaires blancs qui l'accompagnent, en plein territoire baluba. Un pétage de plomb de Charlie, lors d'une rencontre au sommet avec le mwata local, et voilà que la région est bel et bien sur le point de s'embraser. Pour nombre de blancs qui vivent encore là, en pleine indépendance du Congo belge, il est grand temps de fuir le pays. Mais l'appât du gain, encore une fois, ainsi que l'appât d'une belle donzelle, peut rendre bien des hommes aveugles.
Fabien Nury (au scénario) et Sylvain Vallée (au dessin) nous régalent encore, avec ce second tome de Katanga. Le récit, il est important de le rappeler, n'est pas une adaptation historique réelle, mais bien un récit de fiction destiné à distraire le lecteur. Il faut le rappeler, car ce second tome fera encore une fois particulièrement frémir le lecteur...
Les dessins de Sylvain Vallée, avec les couleurs de Jean Bastide, sont absolument superbes. On parcourt avec plaisir ces planches, souvent sombres, avec énormément d'admiration : rien n'est laissé au hasard, que ce soit au niveau des costumes, des visages, des expressions, ou encore des décors ou des effets de lumières particulièrement convaincants.
Katanga est une série qui joue sur le côté prédateur des protagonistes, et cela se ressent tout au long de ce second tome, alors même que ce côté était déjà bien présent dans le premier tome. Les arcanes de la politique s'en mêlent encore plus ici, et les jeux de pouvoirs s'accélèrent encore. Un second tome qui ne vous laissera pas indifférent, même s'il s'agit là d'une lecture exigeante, qui demandera toute votre attention. Et cela vaut vraiment le coup...