Depuis la Grande Rupture, qui a eu lieu si longtemps auparavant qu'elle est devenue légende, les habitants du royaume de Namathée n'ont plus de nouvelles des riches et douces contrées de l'ouest. Les rares aventuriers qui ont traversé le désert de Yamena et tenté de franchir les montagnes enneigées visibles dans le lointain ne sont jamais revenus.
Alors, d'où vient cet étranger agonisant dont la barque a été charriée depuis les montagnes sur le grand fleuve salé jusqu'au Lac Blanc ? Qu'importe. Forourgh, la prêtresse du Temps, a reçu des visions lui enjoignant de le sauver, aussi a-t-elle envoyé le fidèle capitaine Tarcyt lui porter secours. Une fois rétabli, l'homme privé de mémoire prend le nom d'Arcan et choisit de devenir namathéen.
Les temps sont difficiles pour Namathée. La sècheresse est de plus en plus forte d'année en année, rendant les récoltes de plus en plus aléatoires. Le roi Moran est mort depuis un an, mais les Anciens n'ont reçu aucun signe divin pour reconnaître son successeur, et le pouvoir reste vacant. De quoi éveiller l'intérêt de voisins peu scrupuleux : L'empire sarthe, les nomades oughares et les mercenaires venus de Lorestie s'allient pour s'emparer du pays, réunissant une force armée sans précédent contre laquelle Namathée n'a guère de chance de vaincre. Arcan pourra-t'il aider son peuple d'adoption ?
J'ai abordé ce roman avec une certaine appréhension, refroidie par un marketing agressif qui me vantait "plus d'un millier de lecteurs déjà conquis en un mois", avec de trop nombreux et trop unanimement élogieux commentaires sur Amazon (majoritairement écrits par des internautes n'ayant jamais fait d'autre contribution). Peut-être est-ce la raison pour laquelle je n'ai pas accroché ; ma lecture s'est étalée en longueur, j'ai peiné à en voir le bout.
Ce roman prend place dans les contrées orientales, à l'âge du bronze. Les hommes y vénèrent des dieux qui daignent encore à l'occasion se manifester aux humains, que ce soit au travers de visions accordées à certains élus ou via l'aide providentielle d'aigles sacrés. Les peuples rencontrés évoquent irrésistiblement des peuples qui ont traversé notre Histoire, mais on ne sait pas vraiment s'il s'agit de notre monde ou pas, bien que l'utilisation de chevaux Akhal-Teke (une race bien existante originaires d'Asie centrale) semble l'indiquer.
On y suit un personnage amnésique, mais que l'on devine vite exceptionnel et promis à un destin fabuleux. Et effectivement, pas de quoi rester ébahie par le scénario. A aucun moment je ne me suis sentie étonnée par un rebondissement que je n'aurais pas vu venir. Ce qui aboutit à un paradoxe : il y a beaucoup d'action, mais c'est plat. Pareil pour les personnages, lisses et sans nuance, aux réactions archi-prévisibles et auxquels je n'ai pas pu m'attacher. Sauf le tigre, mais forcément, j'adore les félins, alors même s'il ne fait pas grand chose je suis sous le charme !
Le style est plutôt bon, parfois un peu heurté mais globalement on sent les efforts de l'auteur pour diversifier vocabulaire et tournures. Par contre, il y a régulièrement des longueurs, par exemple dans l'exposé des diverses stratégies militaires ; sans parler de l'interminable bataille finale, où comme de bien entendu toutes les stratégies hasardeuses du héros tournent bien, et toutes celles de ses adversaires mal !
Pour moi, c'est un livre sans grande surprise, pas vraiment mauvais, mais pas vraiment remarquable non plus.
A noter également que la version numérique mériterait d'être peaufinée : absence de table des matières navigable, informations de contenu disparates...