L'éditorialiste annonce la disparition de la rubrique Sci-néma tenue depuis longtemps avec talent par Christian Sauvé. La dernière livraison, consacrée aux séries TV, ne figure pas dans ces pages, mais est disponible sur le site de la revue. On en profite pour bénéficier d'un coup d'oeil panoramique au passé et au présent de la revue, à qui nous souhaitons un futur au moins aussi long !
Le volet Fictions est ouvert - à tout seigneur tout honneur ! - par la nouvelle ayant remporté le Prix Joël-Champetier, lequel est consacré, rappelons-le, aux nouvelles francophones non-québécoises.
Le contrat Antonov-201, de Feldrik Rivat : Dans un Paris noyé, à la fois futuriste et passé, l'ambitieux Antonov aurait bien dû lire son contrat avant de le signer... ou pas. Le monde steampunk de cette nouvelle, crédible et détaillé et aux personnages attrayants également, est assez étoffé pour donner envie d'en lire davantage.
L'orthographe de la crique, de Julien Chauffour : Dans la seule crique habitable d'un monde mort, l'espoir repose sur la Chercheuse des Songes, l'amour du Veilleur Amar, le bien nommé. Très beau texte, infiniment triste mais poétique et original, qui a logé dans un coin de ma tête le nom de son auteur.
La force des Huit, de Hugues Lictevout : On voit dans ce texte l'arrivée de fanatiques religieux sur une planète minière, et les différentes réactions à cette arrivée. Peut-être ce texte m'a-t'il paru un peu trop en prise avec des peurs actuelles, mais je n'y ai pas accroché, bien qu'il soit bien écrit.
Ici ou là-bas, de Jérémie Bourdages-Duclot : Nicolas a deux vies, l'une à Québec au XXIe siècle, et l'autre comme mercenaire dans le Québec en guerre contre les Anglais du XVIIIe. Où un homme le hait et a juré vengeance. C'est là sans doute l'une de mes nouvelles préférées dans ce numéro de la revue : l'enchevêtrement spatio-temporel progresse de façon très habile, comme l'est le suspense final. J'ai trouvé cette nouvelle bien meilleure que celle parue dans le n°198, même si on y retrouve, différemment traité, le thème du double.
Les réalités aléatoires, de Samuel Lapierre : Difficile d'être le descendant d'un auteur immortel, il est plus facile et plus sûr d'être le gardien de ses dernières volontés. Cette nouvelle est plus surprenante qu'il n'y paraît à première vue, ce qui est toujours plaisant, autant que sa dimension de réflexion tout en humour (noir) sur le Démiurge et ses créatures. Encore un nom d'auteur à retenir !
Mises à jour, d'Enola Deil : Cette auteure, déjà rencontrée dans les n°196 et 201 avec de superbes textes, continue de re-visiter les mythes anciens, cette fois sur le versant judéo-chrétien, avec ses 4 Cavaliers. Encore une nouvelle fort plaisante, originale et bien menée.
Les Carnets du Futurible de Mario Tessier sont consacrés cette fois à la revue Omni. Non seulement ils sont, comme toujours, passionnants et instructifs en soi, mais ils rappellent également qu'il n'y a pas d'incompatibilité entre science et SF... ce que les scientifiques sont parmi les premiers à savoir !
Dans les critiques littéraires, j'ai retenu non seulement les trois romans de Feldrik Rivat qui se déroulent dans le même univers que sa nouvelle (voir ci-dessus), surtout Paris-Capitale, le dernier volet de la trilogie, mais aussi La vie rêvée des grille-pain, recueil de nouvelles de Heather O'Neill qui m'intrigue assez, et Les griffes et les crocs, de Jo Walton, à propos duquel j'hésitais jusqu'à présent. Quant au roman de Sylvie Bérard, Une sorte de nitescence langoureuse, ce qu'en dit Elisabeth Vonarburg m'attire assez pour me donner la ferme intention d'au moins le feuilleter pendant les prochaines Imaginales... même si d'ici là j'aurai sans doute reçu le prochain numéro de Solaris, avec du coup encore plus de curiosités à explorer et d'envies à satisfaire !