Les Chroniques de l'Imaginaire

Chimères (Chimères [Sorano] - 1) - Sorano, Kaili

Quand Will parle de son quartier, les bas quartiers, à Lucas, son ami des quartiers moyens, il lui raconte son amour du cabaret. Mais pas n’importe lequel, le Zuidiehua, celui où Yue Hong, la danseuse vedette à l’araignée, donne son show. Lucas est surpris que son ami évoque Bettenchi, le quartier des plaisirs, mais Will voit uniquement quelque chose d’élégant dans cette danse.

Alors, quand Will ne donne pas de nouvelles pendant plusieurs semaines, c’est dans ce lieu que Lucas commence ses recherches. Malmené par les vigiles qui refusent de lui présenter Yue, Lucas finit par trouver la danseuse. Même si elle ne connaît pas Will, Yue accepte d'aider Lucas et le conduit dans la clinique d’un ami, Long Chen, pour panser les blessures du jeune homme.

Inquiet de la situation de Lucas, jeune des quartiers moyens qui se promène dans les bas fonds de la ville, Yue et Long Chen l’accompagnent à l’appartement de Will, dans le quartier nord. Dans la pénombre du logement en désordre, nos trois héros découvrent Will, recroquevillé sur lui-même. Son corps est recouvert d’écailles : il a la malédiction de la chimère.

Série en quatre volumes, Chimères nous raconte les ravages de la maladie de la chimère, avec pour héros principal Long Chen. A la recherche d’un remède, Long Chen est atteint de cette maladie qui transforme les humains en semi-humains, demi-bêtes ou hommes-bêtes, les trois stades connus.

Kaili Sorano nous emmène dans une chronique urbaine, à la fois critique des systèmes de classe sociale et des dégâts qu’une drogue peut causer : ici, c’est imagé par des pouvoirs bestiaux, d’ailleurs de merveilleuse manière dans un dessin très stylé, précis. Les jeux d’ombres, la force des bêtes, le mouvement de la fourrure du loup, tout prend vie dans ce dessin de grande qualité.

Destiné aux jeunes adultes, le tome 1 de ce seinen est une belle réussite, qui donne envie de se plonger dans cette courte série classe, faite d’enquêtes, d’héroïsme, de quelques combats de bêtes et d’une touche d’humour.