Stan Kurtz est un détective, je dirais, à la dérive. Et dans ce polar, il l'est dès le départ puisqu'il se réveille en plein milieu d'une prison malfamée avec une seule chaussure à son pied et dans un sale état, et amnésique. Qui lui est-il arrivé ? Il n'en sait fichtre rien. Et par le plus grand des hasards, il en ressort, bien égratigné, mais il est libre. Il se souvient vaguement d'une île où sa toute dernière enquête l'a menée avec son père, et un flic et ami De Monaco. Mais où sont-ils donc ? Et à sa sortie, il se rend compte qu'il s'est passé un mois depuis le dernier moment dont il se souvient, c'est-à-dire cette île au climat tropical.
Il arrive enfin à revenir chez lui en stop avec une jeune femme prénommée Mary-Ann, qui est tout aussi loufoque que lui. Il regagne son bureau sans un sou, sa vie de pochtron, retrouve son bar voisin préféré. Mary-Ann s'installe au-dessus de chez lui, car elle y a trouvé un appartement libre. Il décide d'aider le tenancier du bar voisin qui a de graves ennuis de dettes de jeu cumulées par son fils. Kurtz décide de prendre les choses en main, mais poursuit en parallèle sa vieille enquête laissée sur son île, d'autant plus qu'il a retrouvé un vieux porte-clé en forme de palmier - d'où la couverture de ce livre - dans son pardessus, et ce dernier lui apportera plus d'éléments sur son passé sur l'île et plus de moyens.
J'appellerai ce bouquin un entre deux, car n'ayant pas lu les tribulations de Stan Kurtz avant Nouvelle Donne, je suis une novice de ce personnage. Son style de narration me plaît, on se sent proche du lui, il nous appelle ses "loulous". L'argot est de mise, et l'humour aussi. Le style plutôt parlé de l'auteur Marc Falvo nous rapproche du héros. Pour moi, ce n'était pas gagné car il a fallu attendre la page 90 pour que je ressente un peu d'empathie, et ce, grâce à la subtilité brinquebalante du détective, son côté humoristique et son profil de loser. Au début, je n'arrivais pas à voir où Kurtz allait me mener, et pour tout vous dire je ne sais pas encore !
Mais le style est à part et cool. J'ai particulièrement aimé ce côté fun, et surtout le seize heure douze de sa pendule arrêtée depuis belle lurette. Nous nous retrouvons donc, nous lecteurs, face à des phrases sous forme de QCM, de mentions à rayer, de questions qui nous sont directement posées, d'interpellations ou d'apostrophes pour nous inclure totalement dans l'aventure. Intéressant. Mais reste l'histoire qui n'a pas grand intérêt, et puis cette seconde enquête sur cette île, et bien j'en attends encore plus de précisions.
Dommage ! Je reste sur ma faim. J'ai ri certes mais les enquêtes sont restées au point mort.