Les Chroniques de l'Imaginaire

L'Appel des Illustres (Le sang des princes - 1) - Delplancq, Romain

Mical, un jeune peintre très talentueux, s'investit entièrement dans son art. Ses toiles sont pleines de vie. Et parfois même d'autre chose, au point qu'un jour la seule vue d'un de ses tableaux provoque la mort d'une petite fille à la santé fragile. La puissante duchesse Spadelpietra, tante de la fillette décédée, "invite" sur le champ le peintre. Or on ne peut rien refuser aux Spadelpietra, puissants parmi les puissants : ils sont les Illustres, qui ont bâti le pays et dont la famille va bientôt s'unir à la lignée royale de Slasie.

Ayant refusé la convocation et échappé de justesse à un enlèvement musclé, Mical s'enfuie et trouve refuge auprès du clan Dael, une communauté nomade. Les Austrois ont coutume de sillonner les routes au gré de leurs roulottes, propulsées par des "tenseurs" dont le secret est jalousement gardé, comme la plupart de leurs inventions touchant aux automates ou aux arts. Généralement mal vus, ils font cependant la joie des villes où ils s'arrêtent pour se produire en spectacle. Mical, avec son don pour la peinture, trouve naturellement sa place parmi eux, qui révèrent les arts. Mais les Spadelpietra ne comptent pas le laisser échapper à leurs griffes...

Ce diptyque nous plonge dans un univers de fantasy rappelant la Renaissance italienne, mais habilement teinté d'avancées technologiques (les automates des Austrois) et de magie (le mystère qui entoure le don de Mical). En cette ère de paix et de prospérité, il semble que tout aille pour le mieux pour la Slasie ; pourtant, sous leur apparence immaculée de protecteurs du royaume, les Spadelpietra ont les mains bien sales, et les manipulations politiques ne leur sont pas étrangères.
Le rapport entre Mical et les Spadelpietra n'est pas d'emblée évident. Pourtant, au fil des pages (et des années pour les protagonistes), on comprend que cet acharnement a des causes profondes, bien plus importantes qu'une simple vengeance. Un secret lié à la lignée du sang, et qui divise ceux qui en ont connaissance. Le lecteur reste pour le moment dans l'expectative, puisque seules des bribes de réponse sont apportées dans ce premier tome.

Les personnages sont intéressants, même si j’aurais apprécié de découvrir certains d'entre eux plus en profondeur. Au delà de Mical et sa famille adoptive Dael, j'ai particulièrement apprécié la jeune génération de Spadelpietra, des jeunes gens qui manquent cruellement d'expérience mais qui sont nettement plus sympathiques que leurs aînés.
L'écriture est belle, fluide malgré quelques longueurs. Il m'a fallu un moment pour rentrer dans l'histoire, mais une fois dedans on ne décroche plus. Une belle découverte, donc. Espérons que la suite soit à la hauteur de cette excellente entrée en matière !