Dans ce petit restaurant d'un quartier chaud de Tokyo, la carte est minimaliste mais le patron peut vous préparer ce que vous voulez, pour peu qu'il ait les ingrédients sous la main. Mais la particularité de ce restaurant, c'est d'être ouvert exclusivement la nuit, de minuit à sept heures du matin. On y retrouve donc plutôt une clientèle d'habitués, des gens aux modes de vie peu dans la norme comme stripteaseuses, acteurs porno, boxeurs... Le patron, avec sa balafre sur l’œil et sa cigarette à la main, va accueillir tout ce petit monde de son mieux, leur offrant comme une seconde famille bienveillante, le temps d'un repas.
Dans chaque chapitre, le patron - qui fait office de narrateur - nous raconte une tranche de vie liée à ses clients et aux repas qu'il sert. A chaque fois, on découvre un plat différent ; ce sont généralement des menus assez basiques, mais typiquement japonais, avec des explications en commentaire pour les lecteurs européens. Et surtout, ils sont prétexte à nous faire découvrir des anecdotes autour des consommateurs : souvenirs qui remontent, amitiés qui se nouent autour d'un repas partagé, voire amour naissant improbable... Dans ce restaurant, la camaraderie est de mise, quelle que soit l'origine des clients, et ils se dévoilent plus qu'ils ne le feraient d'ordinaire (qui aurait cru qu'un yakuza ait peur d'une pastèque ?).
Les dessins sont sobres, mais jolis, et ils mettent bien en avant les expressions des personnages. De plus, les personnages ont des physiques très différents, ce qui permet de bien les distinguer. Évidemment, les plats servis ont eux aussi droit chaque fois à quelques belles cases détaillées, pour mieux les savourer.
Pour moi, ce manga qui ne payait pas de mine a été une bien belle découverte. La cantine de minuit a de quoi régaler les cœurs !