Monsieur Xing Yùn est un Chinois tout ce qu'il y a de plus normal, comme il en existe... beaucoup ! Cependant, et depuis qu'il est tout petit, Xing Yùn dispose d'une particularité peu banale : il dispose d'une poisse proprement hallucinante, allant même jusqu'à être cité dans le livre des records... Ainsi, il n'est pas rare de voir la pluie tomber uniquement sur lui, il ne compte plus les pots de fleurs qu'il prend sur la tête, ou encore les bouches d'égouts dans lesquelles il tombe invariablement.
Pour échapper à l'enfer citadin d'une grande ville chinoise, notre brave Chinois poissard est allé jusqu'à se perdre dans un monastère, afin d'y suivre un enseignement monastique, loin de toute l'agitation des villes. Mais là encore, la malchance le suit, et il s'en faut de peu pour qu'aucune victime ne soit à déplorer lors d'un gigantesque incendie. C'est alors qu'un embryon de solution est proposé à Xing Yùn. Même si ce dernier a essayé, sans succès, bien des porte-bonheurs de différentes cultures, le moine le plus sage du monastère lui parle d'un animal qui se trouve à l'autre bout de la planète. Un animal qui vit, dit-on, en Palombie, et dont les poils sont une source de chance incroyable. Il n'en faut pas plus pour que Xing Yùn se décide à se lancer dans un bien long voyage, à la recherche de poils de marsupilami...
Mais en attendant de trouver un marsupilami, il va déjà falloir arriver jusqu'en Palombie ! Pas simple de prendre un avion, lorsqu'on est l'être le plus malchanceux de la création... Et que dire lorsqu'on se retrouve, seul, dans la sombre jungle palombienne, où pullulent toutes sortes d'animaux sauvages, souvent bien peu recommandables ?
Ce tome 31 de Marsupilami, toujours l’œuvre de Batem et Colman, se situe dans la droite continuité de Palombie secrète, le tome 30 de la série, qui avaient laissé deux tribus, les Kouyonés et les Chahutas, en pleine bagarre des chefs, et sans aucune idée, pour l'heure, de qui a remporté la victoire. Alors, c'est dans ce village tribal qu'on va retrouver Xing Yùn, qui aura évidemment bien du mal à se faire comprendre...
L'album est aussi l'occasion de continuer à découvrir d'étranges mœurs de marsupilamis à l'état sauvage, tout en découvrant que les poils de ces derniers disposeraient de ces vertus incroyables de porte-bonheur. De quoi sans doute monter un sacré business en Chine... Les dessins de Batem, mis en couleurs par Cerise, sont toujours aussi mignons : c'est joli, coloré et très lisible, et les scènes sont souvent pleines de mouvements, un peu comme dans les bagarres qu'on retrouve dans un certain village gaulois. Un bon point au regard d'une bande dessinée qui touchera là forcément un large public.
Au niveau du scénario, rien de bien extraordinaire : comme pour le tome précédent, on découvre quelques mœurs étranges, qui n'apportent pas forcément grand chose dans le récit, mais il faut tout de même reconnaître que le personnage de Xing Yùn apporte un côté frais, décalé, drôle et attachant, qui rend la lecture de ce tome tout à fait intéressante. On passe un bon moment avec ce tome, même s'il ne sera sans doute pas le meilleur de la série !
