Les Chroniques de l'Imaginaire

Sang-pur (Covenant - 2) - Armentrout, Jennifer L.

Dans le monde d’Alexandria, les Dieux grecs ont mêlé leur sang aux mortels. Leur descendance, fière de son sang divin, a pris soin de favoriser les unions entre demi-dieux. Cette caste forme les « sangs-purs ». Malheureusement pour eux, ils sont attaqués par des démons qui se nourrissent de leur sang et peuvent les métamorphoser à leur tour en démons. 

Seuls les « sang-mêlés », fruits des amours des « sang-purs » et des mortels, peuvent repérer ces démons sans risquer d’être transformés. La plupart des « sang-mêlés » sont réduits en esclavage par les « sang-purs » mais les plus prometteurs sont recrutés pour devenir des Sentinelles, des protecteurs des « sang-purs ». 

Cette tradition semble voler en éclats lorsque les démons, sous l’égide de la mère d’Alexandria devenue démon, découvrent un moyen de transformer des « sang-mêlés » en démons et de les rendre indétectables pour tous. 

Autre bouleversement, Alexandria découvre que devenir esclave ou Sentinelle n’est pas le seul destin possible pour un « sang-mêlé ». A chaque génération, un « sang-mêlé » devient un Apollyon, un être doté de prodigieux pouvoirs. Alors même qu’un Apollyon s’est déjà « éveillé » à sa génération, Alexandria semble sur le point d’en devenir un elle-même. Elle va devoir apprendre à partager une connexion psychique avec l’Apollyon déjà révélé, un homme vain et égocentrique qu’elle ne supporte pas.

Covenant est pour moi une sorte de plaisir coupable. On ne peut pas dire que le fait de revisiter le Panthéon grec soit très original. Le style de l’auteure n’est pas non plus sensationnel : il comporte peu de descriptions et se focalise beaucoup sur les actions ou les hésitations amoureuses de la protagoniste, que le narrateur suit. 

Pourtant, l’héroïne de la série Covenant est rafraîchissante. C’est une adolescente insupportable, incapable de communiquer sans s’emporter pour un tout ou pour rien. Je suis peu habituée à suivre des héros si impulsifs et - disons-le franchement - au QI sans doute assez limité. Jamais je n’ai vu protagoniste aussi peu enclin à réfléchir aux pistes qui lui étaient données et encore moins à enquêter sur celles-ci. Quelqu’un projette de me tuer ? On ne sait pas qui ? Bon, ok. Deux minutes plus tard : Wouah, ce mec est canon.

Dans ce second volume de la série Covenant, Alexandria s’énerve de plus en plus pour des choses qui comptent, plus que pour des futilités, ce qui la rend plus attachante. La ségrégation entre les « sang-mêlés » et les « sang-purs » est rendue encore plus ignoble et on ne peut que soutenir Alex dans sa révolte contre ces règles d’un autre temps. Son imprévisibilité fait qu’on ne s’ennuie pas à un seul moment et c’est ce qui fait sans doute la force de ce récit. 

Jennifer Armentrout introduit l’idée d’un triangle amoureux qui ne marche qu’à moitié à mon sens. Alex réfléchissant peu, on ne peut justement pas prédire ses réactions ou ses émotions, souvent dictées par l’instant présent. 

Pour résumer, Sang-Pur est dans la lignée du roman précédent : un bon livre d’action, avec une héroïne aux gros muscles et à fleur de peau, qui se fait sauver par des hommes séduisants mais sait aussi botter le derrière des grands méchants.