Après la visite de la reine d'Angleterre au marché aux fleurs, les clients se sont pressés à "La Compagnie des Orchidées", petite boutique spécialisée en plantes exotiques. En fin d'après-midi, après le rush, le couple de propriétaires est fatigué, et Franck Renard reste seul afin de faire la compta, en attendant de bons et anciens clients dont il sait qu'ils ont prévu de passer plus tard dans la soirée.
Thom, qui a quitté la police après la mort en opération de son jumeau, Lucas, un an plus tôt, est réveillé le lendemain matin par l'appel de son amie Mona, qui lui annonce la mort de Franck et le supplie de venir. Thom appelle son ancien patron, René Durrieu, commissaire à la PJ, et c'est en effet à lui et à son équipe qu'est confiée l'affaire. Celle-ci va se compliquer du fait que l'un des clients de Renard est une juge, et que peu après celle-ci sera assassinée à son tour. D'ailleurs, les morts vont s'accumuler à partir des obsèques du fleuriste, et l'enquête se ramifier dans plusieurs directions.
Avis aux orchidophiles : cette histoire est faite pour vous, mais ne cherchez pas l'orchidée dont il est question, elle n'existe pas ! Cependant, les autres indications en relation avec ces superbes plantes et leurs amateurs passionnés sont pour le moins crédibles, grâce sans doute à Bruno Leroy, lui-même fleuriste, "conseiller technique et botanique pour ce roman", selon la présentation de l'éditeur.
L'intrigue est bien ficelée, et son cadre original rend la lecture agréable, au moins pour qui cherche un roman facile sans prise de tête, et avec une certaine mise en veilleuse de l'esprit critique. Le commissaire chargé de l'enquête fait beaucoup de bruit, mais je me suis interrogée à plusieurs reprises sur ses compétences, du fait que toutes les avancées sont à attribuer à Thom, qui ne fait même pas partie de l'équipe.
Plus ennuyeux à mon sens, la brigadière Gibran est désignée comme "lieutenant" à plusieurs reprises dans les premiers chapitres, et plus avant dans le roman la réunion qui se déroulait au café voisin du lieu du premier crime semble s'être magiquement téléportée dans le bureau du commissaire, puisqu'on entend sonner le téléphone "dans le bureau voisin" (page 289). Par ailleurs, certaines fautes lourdes de grammaire rendent des phrases quasiment inintelligibles, ou produisent ce qui ressemble bien à des contresens. Par exemple, page 328 : "la juge restait un danger pour lui. Elle savait pour Vendôme. La faisait-il chanter ?" La dernière phrase est à l'évidence un contresens : étant donné le contexte, l'énoncé ne peut être que "Le faisait-elle chanter ?".
Comme il s'agit là du premier roman de l'auteur, et que la maison d'édition est également récente, on peut imaginer que ces péchés de jeunesse disparaîtront dans le futur. Quoi qu'il en soit, ce roman plaisant qui fait passer un agréable moment de lecture pourrait bien avoir un joli succès sur les plages estivales.