Les Chroniques de l'Imaginaire

Le bûcher d'un roi (Le Trône de Fer - 13) - Martin, George R.R.

Après le meurtre de son père Tywin Lannister, Tyrion doit prendre la fuite. Le maître des chuchoteurs, Varys l'Araignée, a fait en sorte qu'il puisse s'embarquer sur un navire pour les Cités Libres. Dans la demeure d'Illyrio Mopatis, un ami de longue date de Varys, Tyrion va pouvoir savourer de délicieux mets à profusion. Mais il a toujours le goût de meurtre dans la bouche et cette obsédante question en tête, question que lui a posée son père juste avant son dernier râle : "Où vont les putes ?". Peu importe, ou peut-être pas tant que ça, mais il faut que Tyrion continue à survivre, surtout que sa sœur, Cersei, a dû promettre monts et merveilles à celui qui lui ramènera sa tête.

Daenerys Targaryen, après avoir pris Meereen, doit maintenant la diriger. Mais on ne libère pas une cité de l'esclavage sans mal, surtout que les anciens maîtres ne sont pas satisfaits. Il y a même des anciens esclaves qui se trouvent moins bien lotis qu'ils ne l'étaient. Aujourd'hui, il faut qu'ils trouvent eux-mêmes la nourriture et personne ne veut particulièrement les embaucher dans le contexte qui est celui de la cité. Surtout qu'il y a aussi les Fils de la Harpie qui tuent des membres de la garde de Daenerys, un peu chaque nuit. C'est intolérable, mais la khaleesi n'a pour l'instant pas encore les armes pour lutter contre eux.

Jon Snow doit faire face à ses nouvelles responsabilités de commandant de la Garde de Nuit. Il doit gérer les sauvageons qui ont perdu la bataille mais surtout il doit gérer la présence de Stannis Baratheon sur le Mur. Même si la Garde de Nuit ne doit pas prendre parti (elle est au service du royaume, pas de ceux qui le dirigent), il doit bien admettre qu'il a un penchant pour Stannis plutôt que pour un quelconque Lannister. Jugeant toutefois qu'aider provisoirement Stannis est une bonne chose pour le Mur, il va tenter d'en tirer une contrepartie.

Et qu'en est-il de Davos, Main du roi Stannis, qui doit rallier Blancport pour savoir si lord Manderly rallie son suzerain ?

Un peu plus de quatre ans, c'est le temps qu'il aura fallu attendre pour avoir le treizième tome de Le Trône de Fer entre les mains. Après Un festin pour les corbeaux, voici Le bûcher d'un roi, première partie du tome original A dance with dragons. Comme nous le savons, nous allons retrouver tous les personnages qui n'étaient pas présents dans les trois tomes précédents. Il y a bien sûr Tyrion Lannister, mais aussi Jon Snow, Bran Stark, Schlingue ou encore Daenerys Targaryen. Cela fait quand même plaisir de se replonger dans cet univers riche, foisonnant et toujours en mouvement. Par contre, qu'il est difficile de se remémorer ce qu'il s'est déjà passé, surtout avec ces personnages là que nous n'avons pas côtoyés depuis… je ne compte même plus ! Pour ceux qui ont le temps, l'envie et le courage, je conseille d'attaquer la lecture seulement après avoir relu les précédents tomes (vous allez me dire que pour la sortie du sixième tome américain, il faudra refaire pareil, et vous n'aurez peut-être pas tort).

Quoi qu'il en soit, malgré ces problèmes de logistique, c'est quand même agréable de se replonger dans l'univers de Westeros. Surtout que cela colle à peu près avec la sortie de la série télévisée Game of Thrones, qui elle nous permet de nous replonger dans les tout débuts de l'histoire. Il n'y a toujours pas beaucoup d'action dans ce tome ; les pièces se déplacent toujours sur l'échiquier, craignant à tout moment de se faire réduire en cendres. Mais c'est le jeu auquel elles ont accepté, ou pas, de jouer. En attendant, cela nous enchante et le tome se dévore tout autant qu'il se lit. Il y a des rencontres très intéressantes et importantes qui se font dans ce tome et il y a de fortes chances qu'elles aient un impact retentissant sur la suite de l'histoire. Une suite qu'on a hâte maintenant de découvrir, Le bûcher d'un roi sonnant comme un amuse-bouche.

Malgré son volume imposant et sa richesse effrayante, Le Trône de Fer reste une série qu'on se doit de lire si on apprécie la fantasy rude et politique.