Les Chroniques de l'Imaginaire

Phobia - Collectif

La phobie. La folie. La haine. La peur. Le doute.
La destruction. L'excitation...
Puis la disparition ?

Pour soutenir l'association ELA, l'Association européenne contre les leucodystrophies (des maladies génétiques orphelines qui détruisent le système nerveux central), quatorze auteurs de polar francophones se sont réunis sur la proposition de Damien Eleonori pour, chacun, écrire une nouvelle autour du thème de la phobie ou de la folie.

Ce recueil est composé de courtes nouvelles écrites en moins de trente pages. La composition de telles histoires dans un cadre aussi bref demande beaucoup de talent de la part des écrivains. Ils doivent introduire, percuter et conclure avec la plus grande efficacité pour attraper le lecteur et marquer son esprit.

A l'exception d'un texte qui m'a particulièrement agacé, l'ensemble est réussi. Les styles changent, les acteurs sont radicalement différents mais les ambiances demeurent homogènes, souvent glaçantes, sur une limite torturée entre le désespoir (ou la peur) et une vie normale, jusqu'à la surprise. Chaque récit en amène une, tôt ou tard. Bien que certaines soient visibles et attendues, elles fonctionnent toutes.

Les nouvelles sont bien rédigées et captent avec une relative facilité l'amateur prêt à les découvrir. Il est, toutefois, hautement possible que tous les lecteurs ne s'y retrouvent pas du fait de l'atmosphère travaillée autour du thème de la phobie, angoissante, maladive, voire repoussante.

Personnellement, je m'y suis bien retrouvé. Mention particulière à Nicolas Koch pour son 1+1 au sujet de la puissance des chiffres, à Maud Mayeras pour Tue qui m'a fait penser à Sire Cédric sans son côté fantastique et à la blague finale, Bisou de Niko Tackian qui m'a bien fait marrer. Il n'y a qu'un texte avec lequel la sauce n'a pas pris du tout : Raymond de Ian Manook, un dialogue de sortie de prison rythmé et rapide mais prodigieusement ringard et ridicule à l'image d'une insupportable série policière française vieillotte.

En conclusion, si vous vous sentez d'attaque pour quelques histoires bien foutues autour de la folie et de la phobie, lancez-vous ; en plus de faire une bonne action, vous passerez de bons moments de lectures et vous découvrirez de nouveaux auteurs intéressants.