Miami. A votre idée ? Du soleil, des plages, des Cadillac, des dauphins, des vieux et des flics en costume blanc ?
Tyler Cross le porte sombre et préfère les jeunes femmes.
Il s'est tiré de la ferme d'Angola et se retrouve malgré lui dans une affaire immobilière. Kabikoff, son avocat, a investi, sans l'en informer, une belle somme dans la construction d'un nouvel immeuble. Le rendement va crever les plafonds, annonce le promoteur.
Oui, les tours poussent comme des champignons au bord de la plage. Les beaux jours vont attirer péquenauds en masse dans le Sud. Il y a un beau paquet de blé à se faire sur le dos des touristes qui rôtissent au soleil.
Mieux : le promoteur joue dangereusement. Et Tyler Cross a du métier.
Après la moiteur du bayou de Louisiane, on change de lieu. On part en vacances en Floride. La chaleur demeure. Nury s'y est attaché. Lire Tyler Cross est un peu comme ouvrir un bouquin d'Ellroy ou de Chandler. La musique démarre, le verre se remplit, l'atmosphère prend immédiatement et irrémédiablement.
Si le scénario de Nury est, je dois l'avouer, moins piquant que dans les deux premiers épisodes, tous les éléments autour répondent présents. La narration est percutante. Cynique. Le rythme est brutal. Les dialogues sont travaillés. Tyler Cross ne s'arrête pas, le lecteur n'a pas intérêt. Le suspense s'emballe.
A côté de l'écriture, l'emballage de l'histoire par Brüno et Croix est toujours du meilleur niveau. Le dessin typé et anguleux est, comme pour les épisodes précédents, efficace. Absolument. Brüno nous fait profiter de l'architecture de la ville depuis ses terrasses et ses trottoirs. De même, les couleurs de Croix, écrasées par la chaleur et le soleil du bord de mer, sont terriblement réussies.
Bref, profitez de vos vacances en Floride et ne piquez pas le pognon de Tyler Cross.