Les Chroniques de l'Imaginaire

Le linguiste était presque parfait - Carkeet, David

Jeremy Cook est linguiste à l’institut Wabash, un centre de recherche un peu spécial qui remplit également le rôle de crèche pour la communauté locale. Tous les sujets d’études de Jeremy et de ses collègues tournent autour des enfants qui sont confiés à l’institut et de leur acquisition du langage. 

Jeremy aime son sujet de recherche, centré sur le « M’boui », un mot étrange prononcé par le fils de son meilleur ami et collègue Ed Woeps. Pourtant, il déteste son environnement de travail. A l’exception de son ami Woeps et de Stiph, qui lui indiffère, Jeremy méprise ses collègues et son chef. Il est également convaincu que les puéricultrices, et notamment la séduisante Paula, pensent qu’il est un perdant et répandent des rumeurs sur lui.

Un soir, le corps de Stiph est découvert dans le bureau de Jeremy. Il apparaît bien vite qu’il a été assassiné et Jeremy, le coupable désigné, va devoir tout faire pour prouver son innocence.

Le linguiste était presque parfait est un roman qui se lit rapidement, avec plaisir. L’ensemble des personnages, dont le protagoniste, est névrosé, ce qui apporte une bonne touche d’humour à l’histoire. Jeremy pourra paraître exaspérant de temps à autre en raison de son délire de persécution. Heureusement, l’auteur ne s’attarde pas plus que nécessaire sur les états d’âme de son héros, ce qui permet bien vite de renouer avec des passages plus appréciables. Les personnages secondaires sont tous uniques et marquants, y compris l’un des collègues de Cook, Orffmann, qui n’a aucune ligne de dialogue et qu’on ne rencontre jamais réellement mais qui a une présence bien à lui.

L’intrigue avance à un rythme soutenu et de manière, à l’image des personnages, assez improbable. Par conséquent, il ne s’agit pas véritablement d’un roman policier même s’il en prend l’apparence. Il est impossible de découvrir l’identité du tueur ni même ses motivations par soi-même. Cet aspect m’a quelque peu déconcertée et refroidie à la lecture. Ce livre m’a rappelé la série Jeeves et Bertie de P.G. Wodehouse, sans en égaler toutefois l’éclat.

Il s’agit donc surtout d’un roman loufoque, plutôt sympathique, mais pas inoubliable. Pour les amateurs, deux autres romans mettant en scène Jeremy Cook ont été publiés.