Les Chroniques de l'Imaginaire

Les ailes d'émeraude (Les ailes d'émeraude - 1) - Lys, Alexiane (de)

Cassiopée O’Brien est une jeune fille en plein désarroi. À 18 ans, elle va devoir quitter l’orphelinat dans lequel elle a grandi depuis la mort de sa mère, laisser ses frères et sœurs de cœur derrière elle, et prendre en main son destin. Or, elle n’a aucune idée de ce qu’elle veut faire de sa vie. Une nuit, sur un coup de tête, elle s’enfuit sans laisser de message pour entamer une vie précaire, faite de petits boulots et de motels miteux. Elle ne tarde pas à se sentir suivie et croise à plusieurs reprises sur sa route un mystérieux jeune homme au physique attirant et aux paroles sarcastiques. Bientôt, il l’entraîne dans un univers fantastique dont elle ignorait tout et lui révèle sa véritable nature.

Je dois avouer être partie avec un a priori négatif sur cette série. Je savais l’auteure jeune et je craignais que son œuvre en souffre. Son titre et sa couverture me laissaient présager un récit quelque peu mièvre. Ces impressions se sont dissipées en quelques secondes à la lecture des premières lignes du roman. 

Le style d’Alexiane de Lys est agréable, sincère et fluide. Il suffit de quelques pages à peine pour entrer dans son univers et se laisser prendre par son intrigue bien que les ressorts en soient assez classiques : une héroïne orpheline qui découvre qu’elle possède des pouvoirs fabuleux – à un degré exceptionnel qui plus est -, un triangle amoureux, des garçons séduisants, une meilleure amie à la langue bien pendue, un grand méchant vraiment très méchant… Et pourtant, le charme opère. Le fait que l’auteure ait elle-même conscience de certains de ces clichés et en joue aide également à les accepter : faute avouée, à demi pardonnée !

Le seul vrai bémol est pour moi le caractère de la protagoniste. La Cassiopée de départ est une adolescente paumée à la vulnérabilité désarmante. Suite à sa transformation, elle fait preuve d’une violence que rien ne laissait présager, y compris envers ses amis. Rares sont les interactions où elle ne frappe pas quelqu’un. Il est donc pour moi plus difficile de la supporter. Le rythme du récit étant prenant, ce changement de personnalité ne m’a pas empêchée de poursuivre ma lecture. Telle une mère de famille blasée, je me suis dit que Cassiopée traversait sans doute « une phase » et que ça lui passerait. J’espère que c’est bien le cas dans le tome 2 que j’ai hâte de lire !

En résumé, Les ailes d’émeraude est un roman fantastique de bonne facture, qui n’échappe pas aux clichés, mais bien écrit et fort en rebondissements.