Les Chroniques de l'Imaginaire

Le Verrou du fleuve (Les Dieux sauvages - 2) - Davoust, Lionel

Bon gré, mal gré, Mériane a obtenu le soutien de puissants seigneurs, malgré l'opposition de l’Église qui la juge hérétique. La Messagère du ciel prend donc le chemin de Loered en compagnie de quelques maigres troupes, pour apporter son soutien et par là même le soutien du dieu Wer. En effet, Loered est un point clé qui n'est pas surnommé pour rien le Verrou du fleuve : si le Verrou tombe, toute la Rhovelle pourrait bien tomber avec lui.

Hélas, la situation est bien mal engagée. D'un côté, on a Mériane, qui peine à se faire reconnaître comme élue divine en raison de sa condition féminine ; le dauphin Erwel, pas assez sûr de lui pour vraiment imposer sa volonté à ses conseillers ; le gouverneur-Duc Thormig ap Loered et ses gens, contraints de céder muraille après muraille en s'enfonçant toujours plus profondément dans leur ville assiégée...
De l'autre côté, le Prophète Ganner aligne monstruosités sur monstruosités, il semble que la puissance et l'horreur qu'il tient du dieu Aska ne connaissent pas de limites. Son armée est constituée de quelques humains, mais surtout d'êtres démoniaques, mi-chair mi-machines. Comment lutter, quand les forces sont aussi disproportionnées ?

Ce deuxième tome de ce qui ne sera finalement pas une trilogie mais une tétralogie se concentre sur les événements autour de Loered, le Verrou du fleuve. Certes, au gré de l'alternance des points de vue, on découvre parfois ce qui se passe dans la capitale, où la régente Izara essaie d'assurer l'avenir, mais ce ne sont que de petites touches pour préparer les prochains tomes.
La guerre est désormais là et bien là, avec sa cohorte de conséquences : de la tension, des combats écœurants, une population qui souffre de privations. Sans compter une pluie diluvienne qui semble ne jamais vouloir s'arrêter.

Ce que j'ai particulièrement apprécié, c'est qu'on voit Mériane s'approprier son rôle de mieux en mieux, malgré ses échanges parfois houleux avec le dieu qui parle dans sa tête. Elle n'était qu'une fille, issue du peuple, jamais prise au sérieux même par ceux qui disaient croire qu'elle était bien l'élue divine de ce temps. Et pourtant, au fil des épreuves, elle va devenir véritablement la porteuse d'espoir de tout un peuple, une légende encore à écrire.

Je me suis donc régalée avec ce roman, même si j'ai parfois trouvé quelques longueurs. C'est très bien écrit et les pages se tournent sans qu'on s'en rende compte. Au point qu'on arrive au bout en se disant "Déjà ?", d'autant que la situation finale, malgré un certain équilibre, appelle une suite que l'on a envie de connaître urgemment !

Terminons malheureusement par une petite note négative sur la mise en page du livre : très régulièrement, on trouve plusieurs mots consécutifs accolés sans espace séparateur ; les deux ou trois premières fois, on pardonne facilement, mais le problème se répète régulièrement tout au long de l'ouvrage, devenant un peu irritant car cela interrompt la lecture à chaque fois, le temps de redécouper les mots comme ils devraient l'être. Dommage, car l'éditeur est généralement irréprochable.