Miranda est orpheline et doit lutter pour survivre dans les quartiers pauvres de Bristol. Loin de devoir veiller sur elle seule, elle doit aussi prendre soin d’un jeune adolescent abandonné par sa mère. Le tenir éloigné des mauvaises fréquentations est de plus en plus difficile et ce d’autant plus qu’elle-même a accepté de travailler pour le Patron. Ce dernier, qui règne en maître sur les bas-fonds de la ville, lui a promis sa protection en échange de quelques missions : faire des faux témoignages devant la justice pour empêcher à ses hommes d’aller en prison.
Seul problème pour Miranda, l’un des juges de la ville n’est pas comme les autres. Surnommé Lord Justice, Smite Turner est réputé marié à la loi et totalement inflexible. Il a tôt fait de découvrir qu’elle enchaîne les comparutions devant les tribunaux sous différentes identités. Il devrait la mettre en prison mais ne peut s’empêcher d’éprouver pour elle une attirance qui dépasse les limites de la raison.
J’ai beaucoup aimé ce troisième tome de la série des Frères Turner. Je n’ai pas lu les deux premiers tomes mais cela ne m’a pas dérangée à la lecture. Courtney Milan sait placer quelques références aux précédents opus, sans qu’elles ne deviennent trop présentes.
Comme dans toutes les romances, l’histoire d’amour entre les deux protagonistes est cousue de fil blanc. Pourtant, celle-ci s’avère rafraîchissante. L’auteure a pris soin de travailler le passé de ses protagonistes qui, s’il ne révolutionne pas le genre, reste intriguant. Miranda, élevée dans une troupe de comédiens puis orpheline livrée à elle-même, est loin des dames de la haute société qui composent 90% des héroïnes de ce type de récit. Smite lui-même a eu une enfance pour le moins atypique et marquée par la maltraitance, ce qui est plus attendu car les héros masculins de romance ne sont-ils pas toujours plus ou moins tourmentés ? C’est en tout cas avec plaisir qu’on le voit se dérider un peu.
L’intrigue avec le Patron apporte une touche d’aventures en plus à cette passion même si l’on se doute que tout ira probablement pour le mieux. L’auteure indique en fin d’ouvrage s’être documentée sur le fonctionnement de la justice de l’époque et on la croit sans difficulté devant la sincérité de ses descriptions.
En résumé, cette romance historique est un très bon cru !