Les Lulus, c'est une bande de gamins orphelins qui se sont retrouvés livrés à eux-mêmes au début de la guerre de 1914. Ils s'étaient éclipsé de l'abbaye le temps de continuer de construire en cachette leur cabane dans le bois voisin. En revenant, l'orphelinat avait été évacué. Il allait falloir essayer de retrouver l'abbé et les autres enfants.
En lisant la série, racontée par un des Lulus qui se souvient de leurs péripéties, on se rend compte qu'il y a un trou en 1917. A la fin de l'album consacré à 1916, les enfants avaient pris le train pour Berlin, pensant prendre celui qui se rendait en Suisse. Au début de l'album de 1917, ils sont de retour. Que s'est-il passé en Allemagne ?
C'est ce que ce spin-off va nous dévoiler, alors que Luigi déroule ses souvenirs à un journaliste en 1936.
Il va raconter comment les Lulus ont compris qu'ils étaient en Allemagne et comment ils ont traversé l'année 1917 à Berlin, aux côtés d'une autre bande d'enfants orphelins. Il faut toujours dormir et manger, alors ils occupent une maison abandonnée et vivent de rapines et de mendicité. Le tout en essayant de cacher qu'ils sont Français !
La particularité de La guerre des Lulus est que Régis Hautière plonge les enfants dans un univers de guerre sans que l'ambiance ne soit trop pesante pour les lecteurs. Il sagit de leur faire vivre une enfance dans un contexte de guerre en y intégrant des éléments légers et joyeux qui dédramatisent le sujet sans le dénaturer. Il y a une camaraderie très forte, des rires, des émotions, un peu d'amour naissant aussi pour Luce, la fille de la bande, qui grandit tout comme eux.
Pourtant, La Perspective Luigi est plus sombre que les précédents épisodes. Seul le dessinateur a changé puisque ce n'est plus Hardoc aux crayons mais Damien Cuvillier. La différence de dessin est notable mais pas dérangeante, Damien Cuvillier a parfaitement su reprendre le flambeau et on passe d'une série à l'autre sans difficulté, d'autant plus que le coloriste reste David François. Le sentiment que ce sixième tome est plus sombre ne vient donc pas des planches, mais véritablement de l'histoire. Plus dure, moins légère. Les gosses des rues ne se font pas de cadeaux entre eux et la police allemande est à leurs trousses. On a peur pour eux et la fin de ce premier épisode laisse présager le pire. Il n'y a plus qu'à attendre de la découvrir...