Depuis la séparation, c'est seul qu'on retrouve Yvan dans une petite ville bretonne. Yvan se nourrit de conserves et de délicieuses araignées de mer qu'il parvient à pécher au niveau du port, mais il se sent seul. Et surtout, il se demande comment partir de là, peut-être en apprenant enfin à conduire une voiture, et également où aller. Et le choix n'est pas simple, entre Fortville et Neosalem...
Et puis, soudainement, Camille apparaît à Yvan. Ce dernier est complètement heureux de cette venue, et il se rend vite compte que Camille n'est autre que l'enfant-minuit, celle qui va faire venir à lui les Terres Basses. Et avant de disparaître, Camille lui fait une prédiction : la onzième famille va venir le chercher, petit à petit et nuit après nuit, notamment un être appelé le "Ravaudeur". Un être qu'apparemment Yvan connaît bien...
Ainsi, alors qu'Anton fait part de ses théories à Neosalem, théories qui doivent absolument rester secrètes, Yvan prépare sa défense, dans la grande maison bretonne qu'il occupe. Alors que la nuit tombe, les mouettes s'affolent. Un bus sort de la mer, avec tout un tas d'enfants aux yeux rouges qui en sortent, et qui marchent maintenant en direction d'Yvan. La scène est terrifiante, et le jeune garçon se met à clouer des planches partout, histoire de rendre la maison inviolable.
Mais les enfants zombies parviennent à entrer tout de même. Yvan a le temps de reconnaître son ami Jonathan dans le costume du Ravaudeur, avant que ce dernier lui inflige une terrible opération. A son réveil, Yvan découvre Lex, un autre garçon vivant dans ce village breton, et il découvre également que son bras gauche a été enlevé, sans qu'aucune douleur ne soit ressentie. Yvan retrouve son bras au loin, avant qu'un groupe de mouettes ne l'emmène vers les Terres Basses... Alors, Yvan se souvient des paroles de Camille, et le fameux "petit à petit"...
Avec Lex, la résistance d'Yvan va devoir continuer, pour notre plus grand plaisir, dans ce onzième tome de Seuls. La série prend un caractère délicieusement flippant avec ce troisième cycle, après un tome où Terry a dû fuir devant le Maître des Couteaux. Encore une fois, on est en présence d'un tome assez sombre, presque encore en huis clos, où on s'affole en même temps qu'Yvan devant ceux qui veulent venir le prendre petit à petit.
Le récit de Fabien Vehlmann est ainsi parfaitement stressant, encore une fois, avec un rythme haletant, entrecoupé aussi de planches qui nous montrent les autres protagonistes, comme Leïla, Dodji ou encore Saul, à Neosalem. Les dessins de Bruno Gazzotti sont toujours aussi réussis, vifs et colorés, et sont toujours empreints d'une grande lisibilité, et ce que ce soit en plein jour ou, et c'est important, en pleine nuit...
Un nouveau tome d'une grande qualité, qui fait honneur à la série, dans ce troisième cycle surprenant.
