L'heure n'est pas à la plaisanterie, au sanctuaire de Dumée, au Sud de la frontière. Najman arrive en force, pour demander où se trouve Dame Naouel Lo Shadeï, cousine de la sœur de l'impératrice du Sud, Ildiane Lo Vileïna. Mais Najman n'entend rien des avertissements des adoratrices de la déesse Saaphari, et est là pour user de violence. Sans se rendre compte que les adoratrices en question attendaient l'arrivée de Najman et ses hommes, ces derniers commençant à tomber comme des mouches...
Najman parvient à s'enfuir, lorsqu'il se retrouve nez à nez avec un immense Templier aux deux épées, nommées Seth et Oris. Le Templier en question achève les derniers hommes de Najman, avant de prendre le dessus sur ce dernier. Défait, Najman laisse montrer sa stupeur lorsqu'il se rend compte que le Templier en question est une femme, aux traits très agréables de surcroît... Une femme qui s'appelle Sinead, et qui raconte comment une femme a été acceptée au sein des Templiers. Une femme qui va soutirer des informations intéressantes à Najman, notamment le fait que c'est Saarmin qui possède un codex inestimable où se retrouve la parole du Dieu Loth, celui-là même que les Templiers adorent...
Au Nord de la frontière, c'est le bâtisseur Pier que l'on retrouve, avec sa petite famille. Pier est heureux et fier d'avoir achevé les travaux de son oncle, avec la Tour des Esprits qui est achevée et qui attend l'arrivée de son propriétaire, le mage Ronfield. Mais les choses vont mal se dérouler pour Pier. Le mage n'aura de cesse de critiquer les travaux d'une tour pourtant parfaite. De vulgaires prétextes pour ne pas avoir à payer. Pier ne peut rien faire, si ce n'est tenter de se rendre jusqu'à la capitale de Toscann pour obtenir justice.
Mais le mage Ronfield ne l'entend pas de cette oreille. Bientôt, Pier et sa famille sont enlevés, et la femme de Pier subira les pires souffrances, sous les yeux de son mari, et ce avant que des sauveurs n'arrivent. Désormais, Pier et sa fille, Camilia, n'auront de cesse d'avancer vers la capitale de Toscann. Et Camilia fait même le serment qu'elle finira bien par tuer Ronfield...
L'évangile d'Ariathie est le premier tome de cette nouvelle série de fantasy, La Cathédrale des Abymes, qui est éditée par Soleil. Même si la couverture est somme toute relativement sobre, on ne peut que tomber sous le charme des planches absolument incroyables de Sébastien Grenier. Le dessinateur nous avait déjà régalé avec la série Arawn, et force est de constater que le dessinateur a encore gagné en finesse et en précision. Aucune case n'est laissée au hasard, et certains dessins nous estomaquent littéralement, notamment cette superbe double planche qui donne sur la cité d'Anselme. Les éloges sont là autant pour les personnages que pour leurs costumes ou les décors, nombreux, qui parsèment ce premier tome.
Jean-Luc Istin maîtrise également son récit et la narration : on passe du Nord au Sud d'une frontière qui a été voulue par les Dieux pour stopper les guerres entre les deux hémisphères. Le tome est aussi l'occasion de nombreux flashbacks, qui pourraient nuire au rythme et à la narration. Que nenni : force est de constater qu'on n'a absolument aucun mal à avoir une lecture fluide et aisée. Signe d'une qualité d'écriture bien au-delà de la moyenne en bande dessinée...
Pour conclure, il serait vraiment dommage de passer à côté de ce petit bijou de fantasy. Les deux auteurs y ont mis leurs tripes, et cela se ressent même s'il est parois difficile de faire dans l'originalité. Cela pourrait d'ailleurs bien venir par la suite dans cette série. En attendant, ne boudons pas notre plaisir, devant une narration complètement maîtrisée et des dessins et des couleurs absolument sublimes. Vite, la suite !