Les Chroniques de l'Imaginaire

L'enfant-mouche - Pollet-Villard, Philippe

1944. Anne-Angèle, une infirmière proche de la retraite en poste au Maroc, doit rentrer d'urgence à Paris. Sa sœur, qu'elle n'a pas vue depuis vingt ans, est en train de mourir.

Lorsqu'elle arrive, dans une France occupée par les Allemands, c'est trop tard. Mathilde est morte, laissant derrière elle, comme à son habitude, des mystères, des secrets.

Par un concours de circonstances, Anne-Angèle va devoir, pour honorer la parole donnée un peu à la légère par sa sœur, prendre en charge Marie, une jeune fille de douze ans, fille d'une danseuse de cabaret. Toutes deux sont contraintes de s'exiler dans la campagne française. Anne-Angèle décide d'ouvrir un cabinet d'infirmière, pendant que Marie découvre l'école. Mais rien ne se passera comme prévu.

Anne-Angèle tombe malade et Marie se retrouve vite livrée à elle-même. Elles n'ont rien à manger, elles subissent l'hostilité des habitants, la dureté de l'époque, avec les Allemands qui sont stationnés près du village.

Marie va trouver une solution peu commune pour survivre et essayer de sauver celle qui se dit sa tante. Petit à petit, la jeune fille va se débrouiller et on suit ses pérégrinations, ses rencontres avec des personnages étonnants, dangereux ou au contraire gentils. Résistants, militaires allemands, prostituée, médecin aux mœurs douteuses, handicapé mental vont petit à petit constituer son petit monde dans lequel elle va réussir à se trouver une place.

C'est un livre à l'écriture assez surprenante. Cela donne beaucoup de rythme à l'histoire, originale elle aussi. Les personnages sont attachants, vivants et ont tous leur place dans l'histoire.

On se laisse vite happer par ce roman plein de vie et de couleurs et qui, malgré un contexte sombre (la guerre, la faim, la maladie), ne sombre jamais dans le larmoyant. Tel son chat Paillassone (qui joue aussi un rôle important dans l'histoire), Marie rebondit toujours sur ses (pattes) pieds. C'est un beau roman, très agréable à lire, dont seule la fin m'a paru un peu trop rapide, trop diluée, laissant le lecteur un peu sur sa faim.