Les Chroniques de l'Imaginaire

Montessori partout et pour tous - D'Esclaibes, Sylvie

Les fondements de la pédagogie se déclinent autour de divers chapitres en étant mis en parallèle avec la vie de l'auteur. Ou plutôt non, en fait. Le livre est surtout l'occasion de voir la vie de l'auteur et peu, très peu d'éléments constitutifs de la pédagogie Montessori. Nous allons surtout suivre la vie et les opinions de l'auteur. Vous allez me dire que les deux phrases se répètent. Oui, mais comme l'entièreté de ce livre. 

L'auteur ne fait que dire à longueurs de pages à quel point sa vie, ses choix, ses opinions sont géniaux ! Elle est la définition même de la suffisance.

Et c'est tout. Si vous avez cru comme moi, bande de naïfs, que la directrice de l'école Montessori en France allait expliquer un peu mieux les fondements de cette pédagogie, et bien vous avez tout faux.

Ce livre est affreux. De par son propos, ses idées "réacs" sur l'enfance, l'éducation, la famille. Cette dame est une montagne d'égocentrisme. Et cela se voit dès la quatrième page. Ce fut affreux à lire. L'orgueil de cette dame est effrayant. La raison pour laquelle elle a voulu exploiter cette pédagogie est affreuse. Toutes ses ambitions ne sont motivées que par soit "faire de l'argent" soit "être le plus longtemps possible avec ses enfants". En ouvrant cette école, elle a réussi à faire les deux. Ses conceptions de l'école publique sont d'un autre temps et surtout d'un autre siècle. Sa conception de la maternité et du soin donné à l'enfant après sa naissance aussi ! L'auteure décrit des pratiques médicales et pédagogiques qui datent d'au moins quinze ans. 

Dès le début du livre, on comprend vite que l'auteure est une extrémiste. Extrémiste en tout, elle a voulu prouver à la Terre entière, alors que je n'avais jamais au grand jamais entendu parler de cette dame avant de lire ce livre, qu'elle pouvait réussir tout ce qu'elle voulait entreprendre. Elle a voulu ouvrir son "école" parce qu'elle ne voulait pas "confier ses enfants à de parfaits inconnus", et cette phrase provient du livre. Je ne l'ai pas inventée ou prise dans un livre des années 50. 

Cette personne est un être humain effroyable et ce livre l'est encore plus. Je peux vous promettre que j'édulcore le plus possible mon propos. Je n'ai pas aimé ce livre qui est bouffi d'orgueil et de vanité. L'auteure nous dit de page en page qu'il ne faut pas omettre les erreurs, parce que celles-ci sont constitutives de l'apprentissage et de la construction de l'être humain. Elle oublie juste de dire qu'elle ne s'entend pas avec sa mère, elle parle toujours du lien indéfectible avec son père mais elle ne parle jamais de sa mère. Ne parle jamais de son premier divorce mais parle de son premier mariage, puis sans le mot divorce parle de son deuxième mari. Parle de la difficulté d'ouvrir son école mais oublie de dire que son école est une école hors contrat. Si vous ne savez pas ce qu'est une école hors contrat, dites-vous que c'est le genre d'école qui ne suit pas le programme de l'Éducation Nationale, comme beaucoup d'écoles religieuses extrémistes ou tout simplement sectaires. 

Ce ne sont certainement pas les quelques photos qui apportent un quelconque éclairage sur la pédagogie Montessori. Il n'y a rien dans ce livre qui vaille la peine d'avoir abattu des arbres pour produire le papier sur lequel il est imprimé. 

Bref, passez votre chemin. Je ne suis déjà pas un grand fan de cette pédagogie, je la trouve bonne mais trop restrictive et empreinte d'une volonté capitaliste abjecte, la pédagogie ne peut se faire qu'en achetant des kits spéciaux faits par la compagnie Montessori.

C'est à cause de ce genre de livre que je ne comprends pas pourquoi on ne parle pas plus de la pédagogie Freinet ou Ferrer

Bref, je vous déconseille ce livre et je vous déconseille cette auteure.