Lady Sarah est connue de tous sous le surnom de Lady Tapisserie. Fille de duc, cela fait cinq ans qu’elle a fait son entrée dans le monde. Pourtant, son intelligence rebute nombre de prétendants et elle se charge de refroidir les autres, ceux n’ayant d’yeux que pour sa fortune ou le titre de son père.
En privé, elle nourrit sa passion pour l’écriture et publie des ouvrages érotiques sous l’identité de la Lady de petite vertu.
Jeremy est le troisième fils d’un comte. Son frère aîné est destiné depuis sa naissance à succéder à son père, son frère puîné à étudier le droit, et lui à entrer dans les ordres, qu’il le veuille ou non. S’il aime plus que tout aider les autres, Jeremy sent bien que ses puissants appétits sexuels ne sont pas exactement compatibles avec sa fonction de pasteur.
Une fois n’est pas coutume, cette romance est aussi un roman initiatique pour ses deux protagonistes, tous deux esclaves de leurs rangs et refrénant leurs envies véritables, comme celle d’être écrivain ou de ne plus être pasteur ou tout simplement de se marier par amour.
Dans cet ouvrage, Eva Leigh – qui écrit elle-même sous un nom de plume – laisse transparaître sa passion pour l’écriture et nous fait part de ses réflexions sur la rédaction de romans érotiques par l’intermédiaire de Lady Sarah, sa protagoniste. Cette mise en abîme est touchante de sincérité et n’est pas dénuée d’humour puisque les écrits de Lady Sarah, dont Eva Leigh nous offre des extraits à chaque début de chapitre, sont au final bien plus explicites et plus caricaturaux que sa propre histoire.
Cette autodérision ne fait que servir l’histoire elle-même puisqu’une connivence s’établit ainsi entre l’auteur et le lecteur : Sage mais pas trop... n’a pas vocation à devenir un canon de la littérature, bien que l’auteur écrive tout de même avec soin. Ce roman n’a pas non plus pour objet de rendre compte des vérités de son époque. Il s’agit plutôt d’offrir un bon divertissement dans un monde trop souvent terni par de mauvaises nouvelles.
Sur ce plan-là, Lady Sarah et Eva Leigh réussissent plutôt leur pari.