Les Chroniques de l'Imaginaire

SS-GB - Deighton, Len

En février 1941, l'ordre de capitulation de l'armée Britannique vient de paraître. L'Allemagne, qui est en paix avec la Russie de Staline, a vaincu la dernière nation qui lui faisait de l'ombre en Europe. Les Américains, accaparés par leur conflit dans le Pacifique, laissent les Allemands occuper la Grande-Bretagne sans grandes protestations.

C'est dans ce contexte que les inspecteurs Douglas Archer et Harry Woods, de Scotland Yard, tentent tant bien que mal d'exercer leur métier alors qu'ils sont sous les ordres de l'administration allemande. Un matin de novembre, ils sont affectés sur un meurtre des plus étrange. Un homme non identifié a été retrouvé mort dans un petit appartement anonyme du centre de Londres. Rien du riche mobilier ne semble manquer, mais l'homme a des brûlures étranges sur les bras. Comme si il avait eu des coups de soleil, alors que l’automne gris et humide est déjà installé sur le pays.

Déjà compliquée, la situation des inspecteurs ne s'arrange pas avec la venue du Standartenfürher Huth, expressément dépêché de Berlin, qui exige de reprendre l'enquête avec ses propres méthodes. Coincé entre sa fidélité pour le Gruppenfürher de Londres qu’il apprécie, Huth et la résistance qui semble impliquée dans ce meurtre, Douglas Archer marche sur une corde raide et chaque faux pas risque de lui être fatal...

L’ambiance de cette uchronie est fort bien restituée dans ce roman de Len Deighton. L'Angleterre de cet automne 1941, sous le joug allemand, n'est plus que l'ombre d'elle-même. Les mesures de rationnement et la loi martiale limitent les libertés des Anglais qui n'ont pas été employés de force dans les usines allemandes. Sauf évidemment pour ceux qui trafiquent avec les occupants et qui bénéficient de traitement de faveur. De même, les luttes de pouvoir entre les différents organes du pouvoir allemand pour obtenir en premier les secrets cachés derrière le meurtre inexpliqué sont omniprésentes et pèsent sur les détectives de Scotland Yard et leur entourage.

Néanmoins, je n’ai pas trouvé que l’intrigue soit aussi fouillée que le contexte. De plus, Douglas mène l'enquête, mais bien vite il semble subir la situation et il est entraîné dans des situations où il est plus spectateur qu'acteur. Il n'agit plus que sur les recommandations ou les ordres de ses interlocuteurs, et si l’histoire est toujours aussi intéressante, le suspense que l'on s'attend à trouver à propos de l’arme secrète et la résistance anglaise est peu présent.

SS-GB reste cependant un bon ouvrage, mais plus à classer dans le rayon fiction historique que science-fiction ou polar.