La date est franchement particulière, même si Le Bourhis, Palette et Bixente ne le savent pas encore. Nous sommes le 10 novembre 1911, et l'Armistice est pour demain. Cela se sent dans l'air, et d'ailleurs Pignol a astiqué son clairon pour sonner l'Armistice. Mais pour le moment, autant encore se méfier, lorsque les compagnons arrivent dans un petit village, où ils sont attendus pour la préparation d'un vrai repas, qui va sortir les habitants et les soldats de leur habituelle ration.
L'arrivée dans le village se passe bien, et deux événements de taille vont bientôt arriver. D'abord, Le Bourhis va tomber sur le frangin de Bixente. Il sait que Bixente aura un véritable choc. Et puis, Bixente, justement, accompagné de son singe, va surprendre une conversation avec Berthier, le fameux coupeur d'oreille du second tome. Un être vil qui n'a pas fini de donner du fil à retordre à nos godillots : présentement, il a pour plan d'attaquer la garnison allemande voisine, très affaiblie, pour se mettre un joli magot en poche. Autant dire que Berthier ne souhaite pas que l'Armistice survienne avant cette dernière attaque qui pourra le rendre riche...
De son côté, Bixente prévient ses amis, et finit, lui aussi, par tomber nez à nez avec son frère, en pleine distribution du fameux repas chaud. Les retrouvailles sont un grand moment de bonheur pour Bixente, mais cela va vite retomber, lorsque son frère lui déclare qu'il ne rentrera pas chez la mère, au pays basque. De quoi rendre fou de colère Bixente, et de quoi se rendre compte que, finalement, cet être est tout autre chose que son frère...
Olier et Marko nous régalent avec ce tome final de leur magnifique série Les Godillots. La série nous aura permis de partager le quotidien de poilus, une bande de copains, presque une famille, alors que la guerre est sur le point d'enfin se terminer. Les secrets de famille tombent ainsi un à un, et il n'est pas rare de s'extasier devant les répliques, le scénario réfléchi, et un rebondissement final que je ne souhaite pas aborder ici, mais qui est inattendu et parfaitement amené.
Les dessins de Marko sont toujours aussi fins et réussis. Ils sont aussi superbement mis en couleurs, avec le travail minutieux de Catherine Moreau. Les couleurs sont franchement travaillées et magnifiques, comme cela a été le cas tout au long des cinq tomes de cette série. Les personnages sont toujours aussi attachants, encore plus maintenant qu'ils commencent à planifier ce qu'ils feront dès que le conflit mondial aura cessé.
Une série sur la Der des Der, qui se termine au moment où on va fêter le centenaire de la fin de ce terrible événement. De quoi se souvenir, et ce dès le plus jeune âge, la série étant prévue pour pouvoir être mise entre toutes les mains, avec les explications adéquates. Un must-have absolu !
