Alors qu'il est sur un tournage en Ecosse, un jeune Brésilien apprend le décès de son grand-père. Il arrive trop tard pour l'enterrement mais se rend dans la maison de son aïeul, auprès de laquelle s'étend un grand domaine naturel. Le jeune homme choisit de l'arpenter, retrouvant ainsi le parfum de l'enfance. Il se remémore les souvenir avec son grand-père, qui était un chef d'orchestre émérite. Il vivait pour la musique et avait essayé de transmettre sa passion à son petit-fils sans grand succès. La nature dans laquelle il vivait était une symphonie vivante qu'il aimait particulièrement.
Pendant sa promenade, le jeune homme chute et se cogne la tête. C'est alors que va survenir un fait inattendu et fou : il va retrouver son corps d'enfant. Mais aussi son amie d'enfance, qui va l’entraîner avec lui plus loin dans la forêt. Ils vont vivre des aventures extraordinaires. Rencontrer un arbre qui pleure, des personnages inquiétants, se faire pourchasser par des êtres surnaturels... Des aventures qui vont s'enchaîner, sans temps mort, à un rythme poussif.
Personnellement, je n'ai pas aimé suivre cette longue partie. Cela va trop vite, je n'ai pas du tout compris ce qu'il se passait, ni pourquoi. Il y a des références historiques à l'histoire du pays, à l'esclavage, à la légende du coucou qu'affectionnait particulièrement le grand-père, aux mythes brésiliens. Mais cela arrive subitement, sans réel lien avec les événements.
Le début et la fin sont finalement plus aboutis. Il y a une cohérence temporelle et factuelle. Quoique le temporel soit aussi mis à mal dans les dernières pages, mais cette fois, c'est ce qui donne du croustillant au récit.
Je reste perplexe face à cet album, présenté comme à mi chemin entre Quartier lointain de Taniguchi (pour le dessin et le côté initiatique de l'enfance, j'imagine) et Alice au Pays des Merveilles (pour ses aventures loufoques en cascade, sans aucun doute). Il manque de cohérence dans la construction et est trop touffu en fin de compte. Il se passe trop de choses, on n'a pas le temps de s'imprégner d'une péripétie qu'on passe déjà à autre chose la double-page suivante.
En revanche, s'il y a vraiment quelque chose qui m'a plu, ce sont les dessins. Les vignettes relèvent du manga aux traits minutieux et la mise en page de la bande dessinée dite européenne. Les coups de crayon sont précis, les contours comme adoucis au doigt. Le résultat est très agréable. Mais pour le fond, ce n'était malheureusement pas pour moi.