Le prince xénobian Louan Kearinh a enlevé la médiatrice Kathleen Mârychl et la retient désormais dans son vaisseau spatial, en partie pour sa sécurité, mais surtout parce qu'il est fou d'elle et ne supporte pas d'en être éloigné. Un peu indignée par ces agissements, Kathleen cesse vite de s'en offusquer, alléchée par l'opportunité de travailler dans le laboratoire à la pointe de la technologie qu'il lui propose : elle rêve de trouver un remède à la mutagenèse, qui tue à petit feu ceux qui ont le malheur de tomber amoureux de mutants xénobians. D'autant qu'il y a urgence : vu l'attirance foudroyante entre Louan et Kathleen, ils risquent d'y succomber également !
La première partie du roman se concentre sur les relations orageuses entre Louan et Kathleen.
J'ai eu un peu de mal à m'en émouvoir car, si j'apprécie généralement les romances, là les personnages se montrent sous leur plus mauvais jour. Le prince charmant est bien prince, mais pas vraiment charmant : en fait, Louan est tout bonnement odieux la plupart du temps. Comme il ne fait pas confiance à Kathleen, il se montre arrogant et dominateur et la traite comme une chose méprisable. Par exemple, il n'hésite pas à brutaliser la jeune femme pour la punir parce qu'elle ne répond pas immédiatement à sa demande en mariage, ou à forcer son esprit pour s'assurer qu'elle reste sienne. Et elle, résiste-t'elle au malotru ? Et bien non, elle est en colère, mais lui cède tout. Du coup, on a envie de les secouer tous les deux pour leur ouvrir les yeux... Certes, ils sont sous l'influence impérieuse de la mutagenèse, mais quand même ça ne les rend pas bien sympathiques.
Je reste également gênée par leur relation incestueuse. D'autant qu'ils ne sont pas les seuls dans ce cas. Alors quand Kathleen oppose son amour pour Louan avec sa relation "fraternelle" avec Paüul, ça sonne vraiment bizarrement !
La deuxième partie du roman est plus riche en événements, cela devient carrément mouvementé. L'intrigue politique, qui restait en arrière-plan jusque là, revient sur le devant de la scène. Un peu trop violemment à mon goût, qui jugeais que la situation était plutôt enlisée et qui avais mélangé depuis longtemps nombre de personnages secondaires ainsi que leurs préoccupations... Mais ça ne s'est pas révélé vraiment gênant, dans la mesure où de toute façon le récit est resté focalisé sur les deux amoureux.
La fin arrive assez abruptement elle aussi, avec pas mal d'éléments qui restent en attente pour de nouveaux tomes de la série, mais avec une situation suffisamment stable pour s'arrêter là sans être frustré.
Le style est toujours très travaillé. J'ai trouvé que c'était moins lourd que précédemment ; certes, j'ai dû régulièrement relire certains passages trop tarabiscotés ou maladroits pour mieux les comprendre, mais dans l'ensemble c'est plus facile à lire que le premier tome.
A noter que l'autrice fait référence à Kathleen comme médiatrice ou ambassadrice tout au long de l'ouvrage, alors que le prince xénobian la révoque dès les premiers chapitres : peut-être aurait-il mieux valu lui trouver d'autres qualificatifs.
Je ne vais pas m'étaler sur les carences du format numérique, mais plusieurs de celles que j'avais relevées dans le premier tome sont toujours présentes. Notamment le fait que tout le texte du roman est contenu dans un unique fichier, rendant la navigation sur les notes de bas de page inexploitable : tant pis, je ne les ai pas lues. Par contre, on n'a plus de césure intempestive sur les mots commençant par une majuscule, c'est bien.
J'ai également découvert dans les remerciements en fin d'ouvrage l'existence de cartes de l'univers. Cela m'aurait bien intéressé, mais je n'avais rien vu de tel à la lecture du livre : en fait, les cartes n'y sont pas, il faut aller farfouiller sur le site de l'auteur pour les trouver. Dommage.
Dans l'ensemble, ce deuxième tome est à l'image du premier : si vous aimez l'un, vous aimerez l'autre, et inversement. Pour ma part, mon avis reste mitigé, pas entièrement convaincue mais pas non plus rebutée.