A six ans, Patricia découvre qu'elle sait parler aux animaux. En aidant un moineau blessé, elle apprend même du Parlement des Oiseaux qu'elle est une sorcière chargée de la protection de la nature. Mais quand elle est retrouvée tard dans la nuit par ses parents inquiets, endormie à la lisière de la forêt, elle a presque tout oublié.
Plus petit que la moyenne, Laurence est le souffre douleur de ses camarades d'école. Il se réfugie dans les ordinateurs et découvre un plan pour fabriquer une montre qui avance le temps de deux secondes. Ce qui lui permet d'intégrer un groupe de scientifiques qui fabriquent une fusée orbitale lorsqu'il fait une fugue.
Quelques années plus tard, placés tous les deux dans une école avec un enseignement Saarinian, Patricia et Laurence se rapprochent malgré eux, car ils n'arrivent pas à s'intégrer avec leurs camarades de classe. Et la situation ne va en s'améliorant, car le nouveau conseiller d'éducation fait tout pour qu'ils se détestent et qu’ils soient détesté de leurs camarades, persuadé qu'il est que les deux adolescents mèneront le monde à la destruction...
C'est ainsi que nous suivrons les parcours chaotiques de Patricia - la sorcière protectrice de la nature - et de Laurence - le génial inventeur féru d’informatique - jusqu'à leurs vies de jeunes adultes. Face aux cataclysmes climatiques de plus en plus violents et aux tensions internationales qu'ils provoquent, tous deux vont agir pour sauver l’humanité. Mais, entraînés par leurs groupes respectifs, ils se retrouvent dans des camps opposés qui sont prêts à toutes les exactions pour réussir.
Captant les tendances actuelles, Charlie Jane Anders, situe son roman dans un futur qui pourrait être le nôtre dans peu de temps. Le réchauffement climatique s'accentuant, l'eau devient une ressource précieuse et cela exacerbe les tensions entre les nations. Un riche milliardaire supplante les nations en dénichant les plus grands scientifiques mondiaux pour trouver une porte de sortie à l'humanité. Et puis, un petit appareil adossé à un réseau social est devenu l’objet que tout le monde se doit de posséder. Cet univers sert de support à un conflit opposant la nature et la technologie, faisant de ce livre à la fois une œuvre de science-fiction et de fantasy pleine d’idées intéressantes.
Avec un style Young Adult, les courts chapitres alternent successivement le point de vue de Patricia puis de Laurence et évoquent en détail et subtilité leurs sentiments respectifs. La partie sur la scolarité des personnages principaux, les critiques d’un certain système éducatif (basé sur les leçons apprises par cœur et sur des QCM) et les défauts de la parentalité envers des enfants qui n'entrent pas dans un moule standard est très, voir trop, longue. Mais difficile de ne pas y voir le passé de l'auteur qui a eu un parcours hors du commun. Difficile également, dans cette partie, de savoir où cette histoire va nous mener. Heureusement que l’action reprend quand on retrouve les héros jeunes adultes, au début de leurs carrière professionnelle (si on puis dire pour Patricia).
Avec Tous les oiseaux du ciel, Charlie Jane Anders propose un roman post-moderne atypique. Mi science-fiction, mi-fantasy, avec une pointe d’écologie et centré sur la relation "je t’aime – moi non plus" des héros principaux. Si chacun pourra y trouver son bonheur, il se peut que le mélange des genres rebute certains lecteurs.