Les Chroniques de l'Imaginaire

Provenance - Leckie, Ann

Ingray Aughskold n'a jamais vraiment cru que sa mère Nétano Aughskold ferait d'elle son héritier, car elle-même juge ses capacités à devenir Nétano bien inférieures à celles de son frère Danach. Cela ne l'empêche pas, toutefois, de mettre sur pied un plan grandiose : libérer Pahlad Budrakim, lae faire révéler l'emplacement des vestiges garseddaïs qu'iael a volés à sa famille, et les remettre ensuite à sa mère. Malheureusement, Tic Uisine, le capitaine du vaisseau sur lequel elle a réservé deux places, exige d'emblée que Pahlad Budrakim consente à monter à bord. Plus grave encore, la personne contenue dans la capsule de cryogénisation qui a été remise à Ingray soutient qu'iael n'est pas Pahlad Budrakim.

Enfin, l'arrivée d'un vaisseau Geck dans le système de Tyr, en retardant le départ de Tic Uisine, permet à Ingray de convaincre pas-Pahlad, à qui elle a fourni l'identité prévue pour lae, Garal Ket, de l'accompagner à son retour sur Hwaé. Et à partir de là, la situation va se compliquer plus encore, et le retour chez elle d'Ingray ne va pas du tout se dérouler comme prévu.

Ce roman se déroule dans le même univers que Les chroniques du Radch. En fait, il se déroule pendant l'organisation du Conclave qui vise à décider si les IA seront ou non incluses dans le même traité avec les Presgers que les autres espèces, soit juste après l'action de La miséricorde de l'ancillaireToutefois, si le temps de l'action est aisément repérable pour tout lecteur de la trilogie de l'ancillaire, le lieu en est totalement différent, puisqu'elle se déroule sur des planètes lointaines. L'univers où se déroule l'intrigue reste intéressant, avec des détails foisonnants et crédibles, tels que le verre de ruines, et ce que l'on découvre de la civilisation geckque.

Comme dans Les Chroniques du Radch, mais sur un mode beaucoup plus restreint, voire intimiste, l'intrigue entremêle une enquête policière suite à l'assassinat d'une diplomate et une vaste conspiration politique inter-espèces, l'héroïne faisant le lien entre les deux.

C'est là que le bât m'a blessée : le personnage principal ayant beaucoup des caractéristiques de l'adolescence (ignorance de sa propre valeur, souci de sa vie sentimentale, héroïsme innocent), je l'ai trouvée agaçante souvent, je ne suis pas parvenue à m'y attacher et du coup j'ai trouvé quelques longueurs au roman par moment. Cela peut toutefois tenir au contraste entre ce personnage et ceux auxquels je m'étais accoutumée dans la trilogie précédente. 

Pour un lecteur plus jeune, ou qui ne connaîtrait pas encore l'auteure, ce roman plaisant, facile à lire et où l'action abonde peut être un bon point d'accès à son univers, du fait qu'il peut se lire indépendamment, mais en étant informé toutefois que ce n'est pas son roman le plus abouti et qu'Ann Leckie a fait beaucoup mieux par ailleurs.