Le premier tome de cette intégrale, prévue pour paraître en deux volumes, contient les romans suivants :
Chanur
Alors que L'orgueil de Chanur, un vaisseau hani, fait relâche à La Jonction, une importante station spatiale de transit, une créature d'espèce inconnue se faufile à son bord. Comme le capitaine qui réclame ce qu'il soutient être sa propriété est un kif, et donc quasiment un ennemi, la capitaine Pyanfar Chanur refuse de relâcher la créature. Elle est bien consciente que cela risque de coûter cher non seulement à elle-même et son équipage, mais à tous ses congénères, car les kifs n'ont pas hésité à détruire un autre vaisseau hani au mouillage, Le vagabond de Handur.
L'épopée de Chanur
Même si l'aventure précédente s'est bien terminée pour Tully et ses congénères, cela n'a rien rapporté à Chanur, et la décision de Pyanfar de garder Khym à bord de L'orgueil est mal vue dans le han. Quand la capitaine hani croise à nouveau la route d'Or-aux-Dents à La Jonction, elle n'est pas pas encline a priori à faire affaires avec lui, d'autant qu'il lui propose de récupérer à nouveau Tully, qui ressemble de plus en plus à une personnification des ennuis en arrivée.
La vengeance de Chanur
L'orgueil de Chanur ne peut faire autrement que de se précipiter à la rechercher du nouveau hakkikt, Sikkukkut, du fait que celui-ci détient en otage Hilfy et Tully. Après les avoir récupérés, toutefois, la capitaine Chanur se laisse convaincre par son ami Jik, le capitaine de l'Aja-Jin, d'aider Sikkukkut dans sa quête du pouvoir contre Akkhtimakt, et plus spécifiquement pour saisir la station de Kefk.
C'est une excellente idée de rééditer ce cycle, qui est un classique du Space-Opera, très représentatif du genre. De plus, en faire une intégrale permet d'en montrer l'unité, mais aussi les nuances et la progression d'un roman à l'autre, ce qui pouvait être difficile pour le lecteur francophone. En effet, si chacun des romans inclus dans ce volume peut se lire seul, la lecture "en suivant" permet d'apprécier la façon dont l'auteure braque le projecteur différemment, sur l'une ou l'autre des espèces concernées au premier chef dans l'intrigue.
Ainsi, passé le premier roman qui donne une vue générale de l'univers et des différentes espèces sentientes qui le peuplent, et qui permet d'appréhender la façon dont, dans la société hani, les rôles traditionnels hommes/femmes sont inversés, le deuxième appuie sur ce thème, en expliquant de façon amusante (au moins pour une lectrice) pourquoi les mâles, pas fiables, et qui ont tendance à la fois à des crises de colère et à l'hystérie, sont confinés à la maison où ils se bornent à assumer leur tâche reproductrice.
L'intrigue, comme l'univers où elle se déroule, devient de plus en plus embrouillée dans le troisième roman, et le parler torturé n'aide pas. Il semble que tout le monde trahit tout le monde en permanence. Les kif y sont au centre de la scène, et si on en apprend davantage à leur propos, on gagne aussi une meilleure idée des dissensions dans la société hani, entre celles d'entre elles qui vont dans l'espace et les sédentaires, que leur xénophobie et leur insularité rapprochent irrésistiblement des Sstscho.
L'annexe en fin de volume, qui décrit, plus ou moins sommairement, les différentes espèces rencontrées au cours de la lecture, est très bienvenue, et tout à fait agréable à lire. C'était une bonne surprise pour moi, qui ai lu ce volume en e-pub : en effet, j'en ai trouvé la table des matières indigente, ne mentionnant ni ladite annexe, ni les chapitres par roman, ce qui est pourtant fort utile quand il s'agit d'aller et venir dans un e-pub sans mémoriser la page exacte à laquelle on veut revenir. Nonobstant ce léger bémol de forme, je me suis régalée avec ce premier volume, et j'attends avec impatience la sortie du second.