Les barbares relate l'histoire d'un professeur de la ville de Terrèbre.
Terrèbre est une ville des Contrées, territoire imaginaire dépeint dans le magnifique roman Les jardins Statuaires du même auteur (tome 1).
Les barbares, les hommes des Steppes, envahissent la ville et prennent le pouvoir. C'est le début de l'occupation. Le Professeur est le seul à parler leur langue.
Du fait de cette singularité, il se fait enrôler par le Prince des Steppes, contre son gré, pour un très long voyage à la poursuite du voyageur, celui qui a écrit un livre sur les jardins statuaires.
Aux côtés de Félix, un jeune orphelin terrebrin enrôlé de force lui aussi, d'une étrange femme bleue et du fidèle lieutenant du Prince, le Professeur va parcourir les Contrées, vivant parallèlement un voyage intérieur et contemplatif. Tous ces personnages vont évoluer, vont se croiser, devenir plus ou moins proches, des liens vont se nouer entre tous.
On rencontre également le peuple des cavalières, des femmes libres qui imposent leurs lois, ainsi que la guilde des hôteliers qui gère des maisons closes et qui dirigent d'autres femmes.
Dans ce roman, comme dans Les jardins Statuaires, les femmes ont une place particulière, ainsi que la place des femmes dans la société, femmes soumises à l'homme mais femmes de pouvoir aussi.
Le second roman, La barbarie, beaucoup plus court, raconte le retour du Professeur à Terrèbre, après avoir quitté ses compagnons.
Aidé de sa logeuse, il va découvrir les joies des absurdités administratives. En effet, après son occupation par le peuple nomade, la ville se relève progressivement et beaucoup de choses ont changé depuis le départ du Professeur, de façon plus ou moins absurdes.
La barbarie n'est pas toujours celle que l'on croit...
L'écriture d'Abeille rend ces romans hors norme.
On frôle parfois la lassitude, l'envie de tout abandonner car les pages ne se tournent pas vite, mais il y a toujours une phrase, un paragraphe qui nous donne envie d'aller plus loin, l'envie d'en apprendre plus sur ce qu'il est advenu des fameux jardins Statuaires, sur le voyageur, sur cet étrange Prince qui na pas vraiment toute sa tête et sur son entourage proche.
On se laisse envoûter par les longues phrases, les paragraphes denses baignés de la magie des mots soigneusement choisis.
C'est un recueil qui se mérite et qui demande un effort de la part du lecteur, mais la récompense est belle.
Ce recueil peut être lu sans avoir lu les tomes précédents, même si c'est vraiment dommage de ne pas avoir au moins le tome 1, Les jardins Statuaires.