Marseille, an 1187. Antoine, un orphelin de treize ans, fuit la ville après avoir tué un homme pour venger sa mère. Prenant le nom de Guilhem pour échapper à ses poursuivants, il se retrouve sur des routes infestées de brigands et de mercenaires et va au hasard de ses rencontres découvrir le métier de coutelier, s'initier à l'art des troubadours mais aussi au métier des armes en devenant un redoutable combattant. Malheureusement pour lui, il va aussi devoir faire partie d'une bande de routiers qui pille et massacre sans vergogne au nom de Richard Coeur de lion.
Au même moment, Joceran d'Oc quitte l'habit et les ordres de l'abbaye de Cluny pour vivre sa passion avec Jeanne de Chandieu. Ils vont être accusés du vol de la Sainte Lance, inestimable relique rapportée de Terre Sainte et vendue aux moines de Cluny. Le chevalier Arnuphe de Brancion est alors envoyé à leur poursuite pour la récupérer ; il les poursuivra sans relâche pendant de nombreuses années.
Leurs chemins vont finir par se croiser et changer leurs destins. Guilhem cherchera à découvrir le mystère de la disparition de la Sainte Lance et retrouver ainsi le responsable de tant de malheurs.
Nous suivons ainsi Guilhem au fil des années, son évolution de jeune adolescent intimidé par le monde à jeune homme devenu un terrible guerrier mais aspirant quand même à vivre une vie normale. Il continue d'avancer avec acharnement dans la vie alors que son parcours est semé d'embûches, que la mort rôde continuellement autour de lui et qu'un homme prêt à tout pour le tuer le cherche implacablement.
Jean d'Aillon nous fait découvrir la jeunesse de son héros, Guilhem d'Ussel, partagé entre le désir de vivre normalement et de s'instruire et son goût pour les armes et les combats. En dépit de ses nombreuses exactions commises durant son parcours, on s'attache à ce personnage qui cherche avant tout à survivre dans un monde sans pitié. L'auteur nous montre au travers des pérégrinations des différents protagonistes que l'époque était très dure et impitoyable pour les petites gens qui ne savaient pas se défendre et l'on comprend d'autant plus la mentalité de notre héros.
Encore une fois, les personnages secondaires sont intéressants et en particulier Arnuphe de Brancion, prototype du chevalier de l'époque que l'on prend au premier abord pour un homme qui accomplit son devoir sans se poser de questions et qui finit par nous étonner.
Pour cette histoire, l'enquête passe au second plan car ce qui est essentiel dans ce tome c'est la présentation du personnage et de savoir pourquoi il est devenu Guilhem d'Ussel et comment les aléas de la vie ont forgé son destin.
D'Aillon a l'art de nous transporter au cœur de cette France du Moyen-Âge traversée par des bandes de bandits et de soldats semant la terreur et la mort. Nous vivons au plus près le périple de Guilhem, partageant ses doutes, ses frayeurs et son désir de vengeance.
Je suis curieux de découvrir la suite de ses aventures et intrigué de voir où l'auteur va entraîner ce jeune homme parti de rien.