Clara voyage au jour le jour en Angleterre. Cette jeune Danoise se rend d’auberge de jeunesse en auberge de jeunesse, hantée par un foyer perdu, jusqu’au jour où elle surprend une dispute dans le pub de Yulethorpe entre deux femmes, Louisa et Roz. Clara ne tarde pas à apprendre que le village de Yulethorpe est en déclin, les commerces fermant les uns après les autres. Roz tient le bureau de poste juste à côté d’un magasin de jouets, celui de Louisa. Seulement voilà, après des années de lutte, Louisa ne supporte plus de voir son magasin vide et, sur un coup de tête, s’apprête à le fermer pour partir profiter du soleil en Espagne. Clara se sent alors investie d’une mission : Et si elle pouvait faire la différence ? Si elle pouvait aider Louisa et réanimer le village de Yulethorpe ?
Ni une ni deux, la voilà hébergée gracieusement par Louisa qui lui confie ses deux animaux de compagnie, le perroquet Lady Kaka et le chat Roddy, en même temps que les clefs de son magasin et part sans attendre pour l’Espagne. La tâche va être rude pour la jeune femme, et ce d’autant plus que ni Joe, le fils de Louisa, un attractif trader londonien, ni Roz ne semblent disposés à lui laisser sa chance. Elle pourra heureusement compter sur le soutien du patron de pub, Gavin, et d’une jeune mère du village, Lauren.
Voilà un livre particulièrement bon pour le moral ! On y entre comme dans un bon bain bien chaud mais, à la différence du bain qui refroidit, ce livre-là reste aussi agréable de la première à la dernière page. C’est à regret que j’ai vu la fin arriver et que je l’ai reposé dans ma bibliothèque.
Les personnages sont incroyablement attachants et emplis d’humour. Gavin, le patron de pub émotif qui a un ou deux secrets en réserve, Louisa la sexagénaire impulsive et excentrique dont les messages à Gavin s’intercalent entre certains chapitres, Lauren la douce mère de famille parfois un peu dépassée, son fils Rory, petit-garçon vif et drôle, Joe le trader mal dans sa peau, Clara au passé mystérieux et à la tendresse désarmante… Je ne saurais vous dire quel était mon personnage préféré tant je les ai tous aimé.
Les animaux ne sont pas en reste. Roddy est l’incarnation parfaite du vieux chat paresseux tandis que l’improbable Lady Kaka vous fera pouffer de rire avec ses répliques décalées, tirées soi-disant de dialogues entendus à la télé. La seule présence de Lady Kaka apporte une grande touche de légèreté au récit.
Bien sûr, je ne crois spoiler personne en disant que ce genre de roman très optimiste ne finit jamais mal mais cela ne veut pas dire qu’il n’aborde pas des thèmes un peu plus graves par moments.
Dans le cas de Sur ma liste, le divorce, la maladie, la place accordée au travail et à l’argent, à la famille et aux loisirs, la fuite de soi sont des problématiques auxquelles sont confrontés les protagonistes et qui, puisqu’elles sont abordées sous un jour positif, apportent une certaine sérénité au cours de la lecture.
Une fois n’est pas coutume, ce livre comprend une romance qui, quoique convenue, est bien menée. L’ouvrage a également son lot d’invraisemblances. Je me suis par exemple demandée à plusieurs reprises quel était le statut juridique de Clara, comment elle pouvait travailler dans la boutique sans contrat, etc. Si on parvient à oublier ces détails très terre à terre, on se laisse vite emporter par ses aventures qui sont en outre l’occasion de nous initier à la philosophie danoise du bonheur, le « hygge ».
