Les Chroniques de l'Imaginaire

Le scénario parfait - Adler, Camille

Lily a une vie sentimentale chaotique. La jeune fille, journaliste dans un magazine féminin, rêve d’un mariage avec une âme sœur. Elle a une liste très précise de ce que l’homme de sa vie doit être et, dès qu’elle rencontre un homme qui ressemble de près ou de loin à son idéal, elle tente sa chance. L’ennui, c’est que certains ne cherchent qu’une aventure d’un soir, que d’autres paniquent devant tant d’enjeux dès le départ de leur relation et qu’au final, elle se fait toujours larguer. 

Par chance, elle décroche un jour l’interview d’une auteure en vogue. Les déboires de Lily amusent tellement ladite auteure qu’elle lui confie son secret, un stylo magique qui permet d’obtenir ce qu’on veut et qu’elle lui remet. Lily ne tarde pas à découvrir que ce stylo possède de vrais pouvoirs et va peut-être l’aider à réaliser son plus grand rêve : épouser l’homme parfait.

Quelle histoire rocambolesque que celle de ce stylo qui résout tous les problèmes ! Le style de l’auteure, Camille Adler, est agréable même si pas toujours très tendre envers la protagoniste. Et c’est tant mieux ! Lily est une héroïne qu’on adore détester et qu’on déteste adorer. Elle est par moments totalement horripilante de frivolité et à d’autres désarmante de naïveté. Voilà une héroïne qui a le mérite d’apprendre de ses erreurs et de « devenir une meilleure version d’elle-même » malgré des comportements qui seraient probablement passibles de peines de prison s’ils n’étaient pas suscités par un stylo magique. En effet, le stylo va la conduire à poursuivre très loin son rêve. 

C’est peut-être là le seul inconvénient de ce roman : que l’héroïne ait des remords ne suffit pas à certains moments pour excuser ses actions et leurs conséquences et la happy end traditionnelle des romances n’est sans doute pas méritée dans son cas. En outre, la résolution est quelque peu capillotractée. Ayant déjà dit que l’histoire se finirait bien, je ne vais pas vous dévoiler comment, si ce n’est que cela repose sur un détail que Lily ignorait… Et que je ne conçois pas qu’elle ait pu ignorer. Cette invraisemblance doublée de l’absence de conséquences à long terme pour l’héroïne m’a rendu la fin quelque peu difficile à digérer.

C’est pourtant bien dommage car le stylo est un bon prétexte pour un enchaînement de situations comiques ! Ce roman est d’ailleurs une sorte de parodie des romances habituelles mais ne va peut-être pas assez loin dans la déconstruction de leurs règles (Oui, je persiste : j’aurais voulu que Lily finisse seule et réfléchisse un peu plus à ses objectifs de vie).

En résumé, si vous aimez les histoires un peu folles, les romances décalées et que vous êtes prêt à tout pardonner à une jeune fille au romantisme un peu niais, foncez !