À la fin du XIXème siècle, à Londres, Catherine Everleigh a la chance d’avoir été instruite par son père et de partager avec son frère aîné la propriété de la Maison Everleigh, célèbre salle de vente d’objets d’art et d’antiquités. Surnommée la Reine de Glace par ses nombreux prétendants, Catherine privilégie avant tout le travail et a toujours refusé un mariage qu’elle craignait malheureux. Elle est en effet persuadée qu’aucun mari digne de ce nom n’accepterait que sa femme travaille tandis qu’elle-même n’est pas prête à renoncer à son métier.
Sa vie vacille lorsque son frère, Peter, décide de se lancer dans la politique et qu’elle découvre qu’il détourne les fonds de la Maison Everleigh pour servir ses intérêts. Ne pouvant obtenir le contrôle de la Maison Everleigh qu’à condition qu’elle se marie, Catherine décide de prendre les devants et contacte l’oncle d’une de ses anciennes associées, un baron de la pègre diaboliquement séduisant répondant au nom de Nick O’Shea.
Catherine n’a qu’une seule solution : lui demander de l’épouser (temporairement) en échange de son influence.
Voilà une romance où le mariage arrive très tôt dans le récit et n’est en rien romantique. Il s’agit en premier lieu d’un contrat destiné à protéger Catherine de son frère. Bien entendu, les choses ne vont pas en rester là entre Catherine et Nick.
Si le développement de l’histoire sentimentale est bien au cœur du récit, Lady Liberté est un roman très rythmé, empli d’actions. Peter ne va en effet pas s’arrêter à ce mariage arrangé et va tout faire pour court-circuiter sa sœur, en nous rappelant par là même les risques auxquelles s’exposaient les femmes trop indépendantes autrefois. Certaines péripéties vécues par Catherine sont ainsi assez glaçantes.
Celle-ci découvre en outre le milieu duquel est issu Nick, qui « règne » sur des quartiers où la pauvreté, la maladie, la prostitution et plus généralement la mort sont monnaie courante.
Cette romance est donc plutôt du genre sombre et trépidante que fleur bleue et tranquille. Le style d’écriture est agréable, que ce soit dans les scènes d’action ou dans les discussions. Les personnages, notamment celui de Catherine, sont intéressants car leurs motivations ne sont pas forcément courantes pour une romance : la soif de la connaissance, la volonté d’indépendance, la politique… On retrouve en outre des personnages croisés dans le tome précédent de la série, comme Lilah, la nièce de Nick.
Pour conclure, Lady Liberté a tout à fait sa place dans la collection Aventures et Passions puisque ce roman mêle allègrement les deux. Meredith Duran n’hésite pas à utiliser les aspects peu reluisants du XIXème siècle pour instiller de la tension dans son récit, ce qui pourra dissuader certaines lectrices en quête d’une romance légère, mais en ravir d’autres !