Les Chroniques de l'Imaginaire

Etoiles sans issue - Genefort, Laurent

Dans la nébuleuse du Compas, le rang de chacun est imprimé dans ses gènes à la naissance. Palestel est un caire, la classes des travailleurs au plus bas de l'échelle sociale, sans espoir d'amélioration. Un sort qu'il accepte en fait sans état d'âme. Son dernier travail, l'entretien d'une néo-panthère dans le plus grand secret, lui a valu d'être jeté en pâture au félin et laissé pour mort. Il a pourtant miraculeusement survécu au venin de l'animal.
Par un concours de circonstances, Palestel se retrouve ainsi projeté au "centre du Compas" : le Prime Garant qui règne sur les mondes du Compas a également été empoisonné par une néo-panthère similaire ; une faction veut utiliser Palestel pour trouver un antidote et sauver le Prime Garant, tandis qu'une autre veut à tout pris l'éliminer pour que le pouvoir change de main à la mort du souverain. Palestel se retrouve donc au cœur d'une course-poursuite, balloté d'un danger à l'autre.

Laurent Genefort nous propose ici un space opera à l'ancienne. Au menu : visite de plusieurs planètes, voyages spatiaux, combats explosifs et un rythme soutenu pour accompagner la fuite de Palestel, pris entre deux groupes qui n'hésitent pas à mettre les gros moyens pour s'assurer de sa personne. Le tout raconté dans un style à la fois riche et fluide qui rend la lecture agréable.
Pourtant, cela n'a pas fonctionné pour moi. Serais-je blasée devant des aventures qui me paraissent somme toute assez classiques du genre ?

Palestel est un personnage sans envergure. Il ne manque pas d'une pointe de courage par ci par là, mais la plupart du temps il se laisse mener par les événements. Il s'en fait le remarque lui-même à plusieurs reprises : il n'a finalement presque aucune prise sur ce qui lui arrive. C'est justement le but de l'histoire, montrer comment un homme de peu sans talent particulier se retrouve au cœur d'enjeux d'une envergure exceptionnelle, mais finalement on ne s'attache guère à ce "héros" trop plat et inconsistant.
Les personnages secondaires sont également assez peu nuancés, chacun campant dans son rôle. La seule exception est peut-être C-Luz, que j'ai trouvée intéressante, mais elle n'est pas assez mise en avant dans l'histoire pour exploiter réellement son potentiel.

Certaines pistes de réflexion sont distillées dans le récit (les impacts de la terraformation de planètes, le clonage...) mais elles en sont pas développées, cédant le pas aux aventures mouvementées de Palestel. L'auteur a renouvelé l'idée de base du récit en lui instillant de menus détails de son cru, mais sans rien qui ne m'ait fait d'effet "wahou". Il y a aussi quelques facilités dans l'intrigue et l'univers qui pourront faire tiquer les lecteurs les plus pointilleux.

Finalement, on imaginerait bien ce roman comme base d'un film d'action à grand spectacle. Il saura plaire à ceux qui cherchent un space opera divertissant et sans prise de tête. Pour ma part, je l'ai trouvé un peu décevant de la part d'un auteur aussi expérimenté, qui a déjà produit des œuvres nettement plus intéressantes à mon avis.