Stanislas Andrzej est un détective privé à Paris. Dans la capitale, il vit avec son meilleur ami Joseph, un chirurgien en devenir, dans un quartier peu fréquentable. Ils sont au cœur des surveillances pour des constats d'adultères et autres petites fadaises de ce genre. Rien de bien folichon en somme. Jusqu'à la disparition d'une couturière. Elle est jeune, belle, très sociable, très attachante et tout le monde dans son entourage l'aime beaucoup. Une jeune fille au cœur brisé de plus ou au mieux une jeune femme amoureuse qui a préféré quitter son quartier pour refaire sa vie. Rien de bien folichon non plus ici... Les premières constatations sont formelles, jamais une couturière n'aurait pu s'offrir des bas en soie de si belle qualité. Disparition dans la nature pour cause d'amour, affaire conclue. Sauf qu'elle ressemble à la description physique d'autres jeunes femmes...
D'après les quelques recherches que j'ai pu faire sur le net, il semblerait que ce soit le tout premier tome et même la toute première BD des auteurs et dessinateurs de cette série. Comme vous le savez déjà, je suis quelqu'un qui est plutôt dans la retenue et absolument pas dithyrambique pour deux sous. Eh bien c'est pour cela que je vais être extrêmement pondéré pour cette chronique.
Alors tenez vous prêt pour que je puisse vous montrer ma pondération. Attention ça arrive.
Mme Alexie Durand, M. Sylvain Ferret : vous êtes des génies !
Ceci étant dit, il est important de vous expliquer pourquoi cette BD et cette série, n'ayons pas peur de se projeter, est absolument grandiose. Déjà la qualité de l'histoire : je n'ai pas pu lâcher cette BD et une fois lue, je l'ai recommencée, tant il y a des indices et des détails partout. Tout au long des pages et des cases, il y une quantité de petits détails qui donnent au récit une épaisseur incroyable. Le Paris du XIXème est magnifiquement dessiné et donne une ambiance poisseuse à toute la BD. Même les passages dans les hautes sphères parisiennes suintent d'une impression mortifère un peu dégoûtante, comme si le vice s'est emparé de tout Paris. De plus, les auteurs ont l’extrême intelligence de faire une petite référence à From Hell d'Alan Moore et c'est tellement intelligemment fait que ça tient du génie. C'est vraiment comme si cette BD était une réponse française et un peu plus classique au niveau des dessins à la BD de notre Anglais atypique.
Les dessins empruntent beaucoup à un langage cinématographique avec ces découpages de cases à la manière d'un storyboard et même certaines focales montrent un réel amour pour les deux arts. Cela fait longtemps que le neuvième art n'avait pas pondu une déclaration au cinéma comme cela. Et en plus ils sont magnifiques, avec des doubles pages incroyables. C'est beau, c'est fin, encore une fois tout en donnant un aspect presque poisseux à l'ambiance.
J'ai vraiment pris une claque au niveau visuel avec ce premier tome. Alors un grand merci à vous, j'attends impatiemment les prochains tomes. C'est une série qui commence bien et j'ai hâte, vraiment hâte de lire la suite. Je ne vois pas comment cette série peut baisser en qualité.
Bref, l'année 2019 commence très bien avec coup de cœur qui sera plus que probablement mon coup de cœur de l'année !