Les Chroniques de l'Imaginaire

Ascendant (La genèse de la flotte - 2) - Campbell, Jack

Commandé par un capitaine incompétent, formaté à suivre des instructions automatiques sans aucune initiative, le destroyer Claymore est tombé dans une embuscade et a été détruit avant même d'avoir commencé à riposter. La planète Glenlyon ne dispose donc plus que d'un seul destroyer, le Sabre, à l'heure où les visées expansionnistes des planètes Scatha, Apulu et Turan se font de plus en plus précises. Rob Geary, écarté de la flotte trois ans auparavant après avoir sauvé la planète, se voit persuadé de reprendre du service au commandement de la flotte. Flotte qui se résume à un seul vaisseau, avec un équipage qui doit apprendre à lui faire confiance et une poignée de fusiliers menés par son amie Mele Darcy. Peut-être pourra-t-il trouver des alliés auprès d'autres planètes soumises aux blocus économiques de leurs agresseurs, comme Kosatka ?

Pour cette troisième série dérivée de sa célèbre série La flotte perdue, l'Américain Jack Campbell nous propose de revenir en arrière avec une préquelle nous permettant de suivre les débuts de Rob Geary. N'ayant lu aucun roman dans cet univers avant celui-ci, il m'a fallu quelques chapitres avant de bien comprendre les rôles des différents personnages. Je pense que la lecture préalable de la série principale n'est pas nécessaire, mais que celle du premier tome de celle-ci est recommandée. Nous avons donc des planètes lointaines, colonisées depuis peu et abandonnées à leur sort par l'Ancienne Terre, avec grosso modo deux idéologies : les "gentils" veulent simplement vivre en paix chez eux, tandis que les "méchants" veulent prendre le pouvoir sur leurs voisins par la force. Jusqu'ici, la guerre à venir a été maquillée sous l'apparence de taxes de passage de plus en plus exorbitantes, de rébellion fortement armée, etc. mais maintenant le temps des combats est venu.

Combat, c'est le maître mot de ce roman. Hormis quelques interludes, l'auteur nous plonge en effet dans de multiples affrontements, que ce soit dans l'espace, sur une planète ou sur une station spatiale. Les amateurs de batailles spatiales notamment seront bien servis, avec des scènes très visuelles. On est donc plongé au cœur de l'action dont on peut apprécier tous les détails techniques.
J'ai été un peu surprise par les petits effectifs de combattants impliqués. L'équipage des vaisseaux se limite à quelques petites dizaines de personnes, et une demi-douzaine de fusiliers peut faire la différence entre une bataille perdue ou gagnée. Certes, cela met l'accent sur le côté humain, mais pour ma part j'ai trouvé cela déroutant, m'attendant à des combats de plus grande ampleur.

J'ai eu du mal également à m'attacher aux personnages, que je trouve un peu trop lisses, trop propres : nos héros sont des idéalistes décidés à tout faire pour sauver leur planète, qui combinent intuition et chance (ça aide !), mais également des hommes et femmes épris de leurs conjoints, des amis fidèles, des personnes altruistes prêtes à aider leurs voisins, bref des gens très honorables, bien comme il faut. Trop bien pour être vrais.
Peut-être avais-je mis la barre un peu trop haut : dans le même registre, la série Honor Harrington de David Weber a bien plus de profondeur, que ce soit dans la complexité de la situation politique ou la richesse psychologique des personnages des deux camps. Du coup, j'ai trouvé ce roman trop simple, trop prévisible, et j'ai été un peu déçue.

Je pense cependant que les amateurs de combats spatiaux sans prise de tête, d'aventure, y trouveront leur compte, car le roman reste bien écrit et efficace.