Joanna s'installe avec son mari Walter à Stepford, une petite ville de la banlieue new-yorkaise. Dans ce couple moderne, les tâches sont équitablement partagées, et Joanna est une féministe active. C'est pourquoi elle voit d'un mauvais œil Walter rejoindre le Club des Hommes, un club interdit aux femmes, où les hommes prennent toutes les décisions de politique locale tout en s'adonnant à des loisirs masculins.
Plus dérangeant, les femmes de Stepford sont toutes des femmes magnifiques, mais sans personnalité, leur seul objectif dans la vie semblant se réduire aux tâches ménagères, dans lesquelles elles excellent. Aucune ne semble même avoir le temps de prendre le café avec une voisine ! Joanna finit tout de même pas se faire deux amies, nouvelles venues comme elle.
Mais l'une après l'autre, ses deux amies sont prises d'une "prise de conscience" brusque et radicale : elles réalisent leur égoïsme et décident de se consacrer à la seule chose importante, à savoir le bonheur de leur époux. Affolée, Joanna souhaite quitter Stepford au plus vite, mais est-il encore temps... ?
L'histoire est racontée du point de vue de Joanna. Elle s'y livre au quotidien, nous racontant de menus détails de son existence tels que les disputes des enfants ou ses balades en ville. On comprend en même temps qu'elle que quelque chose cloche à Stepford. Le hic, c'est qu'elle ne sait pas trop quel est le problème et ce qu'elle peut y faire... Au fil des pages, la tension monte graduellement, jusqu'à ce que Joanna se retrouve coincée. Le final prévisible (laissé à notre appréciation, mais sans réel questionnement au vu des pistes dévoilées jusque là) n'en est pas moins glaçant.
Ce roman a beau avoir près de cinquante ans, il n'en reste pas moins très actuel. Certes, la place de la femme dans la société a changé, mais combien de maris égalitaires seraient finalement ravis de voir leur femme se transformer en bombe sexuelle totalement dévouée à leur confort quotidien, sans considération de leurs désirs et aspirations propres ?
C'est un livre plutôt court. Le style est simple, l'action relativement absente sauf dans les dernières pages. Pourtant, c'est très prenant avec cette atmosphère de plus en plus pesante, et on le lit rapidement.
Ce roman a été adapté au cinéma deux fois. Pour tous ceux qui préfèrent les livres, cette réédition est l'occasion de le (re)découvrir !