Les Chroniques de l'Imaginaire

L’allée du sycomore - Grisham, John

Ce roman nous plonge au Mississippi, dans la fin des années 80, en pleine ségrégation raciale. Seth Hubbard, un riche blanc atteint d’un cancer incurable, se pend aux branches d’un sycomore chez lui. Avant de mettre fin à sa vie, il rédige un testament où il déshérite toute sa descendance et lègue près de 90% de ses biens à sa femme de ménage, noire, Lettie Lang, 5% à son frère Ancil, et les 5 derniers % à son Église. Il envoie cela à Jack Brigance, accompagné d’une lettre où il écrit ses dernières volontés.

Jack, lui, est un jeune avocat, qui 2 ans auparavant a porté en justice l’affaire Hailley : un noir a tué deux blancs pour venger sa fille victime de viol. Cela lui a valu bien des déboires : menaces de mort, tentative de meurtre, sa maison est également partie en fumée. Mais cela ne suffit pas à lui faire baisser les bras et il accepte donc de s’occuper de ce testament. 

A peine a-t’il déposé le testament au tribunal que celui-ci est dénoncé par la famille de Seth. En effet, ses enfants ne comprennent pas pourquoi ils sont déshérités. Autres mécontents : des avocats de Tupelo chez qui Seth avait fait un tout autre testament où les gains étaient répartis dans sa famille. 

C’est donc le début d’une bataille judiciaire où tous les coups sont permis, avec comme question principale : pour quelles raisons un riche blanc léguerait une grosse partie de sa fortune à sa femme de ménage noire, en pleine ségrégation raciale ?

C’est avec brio que l’écrivain nous entraîne dans ce tribunal, avec plein de rebondissements, une chute très surprenante : pas le temps de s’ennuyer. 

Le lecteur croise beaucoup de personnages très différents, certains auxquels ont s’attache et d’autres moins. Hélas, à certains moments, leur présentation met un peu de temps à arriver, mais cela ne dérange en rien la lecture, qui est facilitée par un découpage bien effectué, les chapitres ne sont ni trop longs ni trop courts. Le lecteur est tenu en haleine.

J’ai vraiment adoré ce roman, et je le conseille vivement aux amoureux de l’Histoire, surtout celle des États-Unis et aussi à ceux qui aiment les histoires judiciaires. Il est tout de même très facile à lire et peut convenir à tout public, le jargon utilisé étant très bien expliqué.