Les Chroniques de l'Imaginaire

Magic Cottage - Herbert, James

Midge et Mike, jeune couple d’artistes trentenaires, rêvent de quitter leur folle vie londonienne pour s’installer à la campagne. La chance semble destinée à leur sourire lorsque que Midge repère Gramarye dans les petites annonces. Ce magnifique cottage en lisière de forêt a bien besoin de quelques travaux de rénovation mais enthousiasme tout de suite la jeune femme. Plus mesuré, Mike se laisse pourtant vite séduire par l’atmosphère magique et le charme de l’endroit. 

Ce n’est que lorsqu’ils s’installent enfin dans leur nouvelle maison que la réticence de Mike émerge à nouveau. Pourquoi Midge reste-t-elle aussi survoltée ? Qui sont ces étonnants voisins qui viennent sans cesse leur rendre visite, sans compter les oiseaux et autres animaux des bois qui s’invitent par dizaines chez eux ? Est-il en train de perdre l’esprit ou est-il témoin de phénomènes paranormaux ?

Midge et Mike, l'une illustratrice de livres pour enfants, l'autre musicien, sont tout deux très sympathiques. On a plaisir à les voir vivre une nouvelle étape de leur vie de couple. Le narrateur l’annonce dès le début de manière fort peu subtile : cette étape de leur vie conjugale sera mouvementée. Pourtant, malgré les annonces de malheurs à venir, James Herbert sait cultiver le mystère. On ignore si les soupçons de Mike à l’égard du cottage sont fondés ou non, si son passé de musicien un brin drogué provoque des hallucinations ou si quelque chose de plus étrange est à l’œuvre. 

Le couple de protagonistes est soudé mais n’en a pas moins vécu des passages à vide qui reviennent les hanter et constituent de vrais problèmes auxquels ils doivent faire face. J’ai apprécié cet accent porté sur les tensions conjugales face à des difficultés, l’idée qu’on peut soudainement ne plus être en phase avec quelqu’un, même dans un couple fusionnel. Ces atermoiements sentimentaux donnent une grande profondeur aux protagonistes. La question n’est donc pas uniquement de savoir si le cottage est hanté mais, qu’il le soit ou non, si leur couple va survivre à ce déménagement.

L’histoire est malheureusement un peu datée par certains aspects. Le narrateur prend assez mal le fait que l’agent immobilier ou le notaire s’adressent à sa femme – qui fait montre du plus grand enthousiasme pour la maison – plutôt qu’à lui, il est également mal à l’aise envers l’orientation sexuelle (vers les personnes du même sexe) de l’agent de sa femme et, de manière générale, les personnages masculins du récit ne font jamais la cuisine. Ces petits détails m’ont légèrement déroutée à la lecture mais, comme vous le voyez, ce n’est rien de bien méchant !

Dans l’ensemble, Magic Cottage est une lecture très plaisante. Je pensais ne pas être surprise par le dénouement final… jusqu’à ce que je le sois totalement. Lecteurs de fantastique, je ne peux que vous conseiller de faire un petit détour par Gramarye.