Lady Jennifer est la fille aînée de Lord Merrick, un seigneur écossais. Son comportement fougueux lui a valu deux années passées dans un couvent et elle doit se résoudre à épouser un vieux baron afin de conclure une alliance avantageuse pour le clan. Les fiançailles n’ont pas le temps d’être fêtées que Jennifer et sa sœur Brenna sont enlevées par des soldats anglais.
Leurs ravisseurs sont cependant loin d’être des Anglais ordinaires. Royce Westmoreland, surnommé le Loup, et Stefan Westmoreland, son frère, sont deux des ennemis de l’Écosse les plus redoutables. Royce Westmoreland ne tarde pas à apprécier le courage de Jennifer et à souhaiter la mettre dans son lit. Jennifer, quant à elle, se sent responsable de la sécurité de sa sœur cadette et ferait n’importe quoi pour la mettre en sûreté.
Le Royaume des rêves de Judith McNaught est un roman historique se déroulant à la fin du XVe siècle, à la frontière de l’Écosse et de l’Angleterre. Sa protagoniste est au départ une jeune fille forte et innocente, qui ne sera pas épargnée par les troubles de la guerre. Le style d’écriture de l’auteure est fluide et parfois acerbe puisqu’il laisse la parole aux deux personnages principaux, Jennifer et Royce.
Cependant, sa lecture m’a personnellement été pénible. Je vous livre une citation choisie, parmi d’autres, pour illustrer pourquoi : « Consentante ou non, je lui ferai l'amour. Cette nuit et les nuits qui suivraient. Si elle ne se donnait pas à lui de bon gré, elle le ferait parce qu’il le voudrait ». Il s’agit des pensées du personnage principal, Royce. Soyons clairs, si ce n'est pas consentant, ce n'est pas faire l'amour : c'est un viol.
Plus tard, ce charmant personnage fait admettre à la protagoniste que, même si elle ne voulait pas avoir de relations sexuelles avec lui, il lui a tout de même donné du plaisir. Là encore, certains viols peuvent physiquement déclencher des réactions de plaisir mais restent des viols. J’estime assez choquant de sous-entendre que tout va bien, car elle a pris son pied… alors même qu’elle se sent psychologiquement souillée par ailleurs.
Je ne pense pas qu'on puisse véritablement parler de romance pour ce livre. Certes, l'héroïne finit par céder - on s'en doute dès le début - mais sous la pression. Tous ces chantages, toutes ces menaces de violence envers elle ou sa famille ne m'ont pas vraiment plu.
Le bon côté des romances historiques, c'est généralement leur caractère totalement fleur bleue, malgré quelques scènes érotiques et parfois un ou deux sujets plus sérieux. On n'est pas dans ce cas de figure ici, vous l'aurez compris. Là, c'est davantage un cas d'école du syndrome de Stockholm. Je m’estime d'habitude bon public, si ce n'est que je reste une femme du XXIe siècle, attentive à la notion de consentement. Peut-être ce roman passait-il mieux à sa première parution en 1989 ?
Si vous cherchez une histoire violente avec une héroïne qui tombe amoureuse de son violeur, cela pourra vous convenir mais si vous souhaitez du romantisme, tournez-vous vers d'autres ouvrages de la collection.