Les questions sont sur le point de trouver des réponses, dans les grandes profondeurs où évolue encore Mia. Si la station Dept. H principale est livrée aux formidables pressions qui s'exercent à ces profondeurs, il y a encore des stations opérationnelles, où il est possible de recharger, un peu, les batteries des sous-marins. Il est encore possible de regagner la surface et, pour ce faire, il faut rejoindre Aaron, qui a pris un peu d'avance...
C'est l'occasion, pour Mia, de discuter avec Bob, celui qui a toujours été le garde du corps de Hari. Un homme au passé plus que trouble, qui n'est pas fier de ce qu'il faisait avant sa rencontre avec Hari. Un homme qui a vu en Hari quelqu'un qui lui faisait, enfin, confiance. Et puis, il y a aussi cette conversation avec Q, l'enfance de ce dernier en Australie, ce père qu'il a eu à tuer, avant de devenir voleur et de faire des métiers peu recommandables.
A chaque fois, Mia reprend confiance en son interlocuteur. Un sentiment étrange, qu'elle n'a pas l'habitude de ressentir, elle qui s'est mise en tête de soupçonner tout le monde dans cette enquête. Jusqu'à sa nouvelle discussion avec Roger, le compagnon caméraman de toujours de Hari. Le héros de l'ombre tombé amoureux de la femme de Hari, la mère de Mia et de Raj... Une femme chez qui il n'a pas supporté de voir autant de pitié lorsqu'il a perdu l'usage de ses jambes.
Et puis, il y a, encore, ceux de la surface, dont Blake. L'éternelle discussion entre le fait de continuer à croître sous les océans, ou d'aller vers l'espace, chose que Hari a essayée, il y a longtemps, et en laquelle il a refusé de croire plus longtemps, au grand désarroi de Blake. Et c'est en remontant, enfin seule, vers la surface, alors que l'oxygène quitte ses poumons, que Mia aura la révélation...
Matt Kindt et Sharlène Kindt nous régalent, avec un final en véritable apothéose, avec ce quatrième et dernier tome de Dept. H, une série qui aura été éditée par les éditions Futuropolis. Les personnages sont toujours aussi travaillés et intéressants, continuant encore de se livrer à l'approche d'un dénouement inattendu et diablement intelligent. Hari, le père de Mia, avait ses parts d'ombres cachées derrière une lumineuse intelligence, et c'est ce que les auteurs nous font encore découvrir ici, avec une complexité de personnages parfaitement amenée.
Les dessins sont toujours aussi forts, avec des expressions parfaites, des couleurs tantôt sombres et glauques, tantôt lumineuses, elles aussi. A n'en pas douter, Dept. H est une excellente série, que tout lecteur prendra plaisir à découvrir et redécouvrir une multitude de fois. La complexité des personnages se prêtera volontiers aux relectures.