Ismaël Tayeb est un personnage peu recommandable. Il est lieutenant dans un gang criminel et traîne dans plusieurs business illicites, comme celui de vendre des bornes d'arcade trafiquées dans des cafés locaux. Il arrive à Tayeb de retourner sur le terrain mais, bientôt, c'est à une toute autre affaire qu'il va être mêlé. Car Jean Legoff, le trafiquant qu'on appelle "Dieu le père", est revenu en France. Et il est en train de se faire salement remarquer dans une boîte de nuit appelée L'Oasis.
Et comme souvent, dans des cas comme celui-là, c'est à Ismaël Tayeb qu'on demande d'arranger les choses. Il faut dire que ce dernier ne manque pas de sang froid, malgré la présence de nombreux policiers dans la boîte de nuit. Tayeb n'hésite pas à casser un doigt à Legoff pour lui faire entendre raison et pour pouvoir le sortir de là, de façon d'ailleurs très adroite. Tayeb ne perd pas son sang froid en garde à vue, et cela va lui valoir de grimper rapidement les échelons, dans son business...
Françoise Halfort, de son côté, se retrouve nez à nez avec un événement incroyable, en Algérie. Des dizaines de milliers d'oiseaux se regroupent dans le parc de Tassili, alors même que la plupart d'entre eux devraient partir en migration. Une scène pour le moins étrange, d'autant que l'endroit, désertique, manque cruellement de nourriture pour une telle population, dont des centaines de spécimens se meurent heure après heure...
Tayeb est maintenant en Algérie, pour y refaire justement la rencontre de Jean Legoff. Ce dernier lui propose un deal : il va falloir trouver du matériel radioactif, à remettre à des soldats à la frontière avec le Mali. Un contrat juteux qui devrait définitivement mettre Tayeb à l'abri des petits casses dont il a l'habitude. Et pour cela, Tayeb a une idée : il reste un Atlas, un de ces immenses robots, en Inde. Un robot baptisé George Sand, dont il a toujours entendu parler depuis tout petit, qui renferme justement une pile radioactive. A présent, il va falloir constituer l'équipe qui permettra de le remettre en état, au nez et à la barbe de la mafia indienne locale...
Attention, livre choc ! Ce premier tome de Le dernier Atlas est un livre dont on ne pourra que se souvenir. Les dessins de Hervé Tanquerelle, tout en grands aplats de noirs, sont du plus bel effet : on se croirait devant un Batman en noir et blanc, sur certaines cases. La charte graphique, qui a aussi vu la participation de Fred Blanchard, est ici impressionnante, et est là pour servir le récit, en s'attachant tout particulièrement aux personnages. Ces derniers sont tous travaillés et convaincants, baignant dans une ambiance à la Pulp Fiction, que ne renierait sans doute pas Quentin Tarantino...
Le scénario est fait à quatre mains, entre Fabien Vehlmann et Gwen de Bonneval. Et autant être clair, le livre est un véritable régal de bout en bout. On prend beaucoup de plaisir à suivre ces gangsters, dans un univers qui emprunte à la fois à l'Histoire entre la France et l'Algérie, et également à des récits de science-fiction, avec ces immenses robots qui ont du être démantelés suite à une catastrophe en Algérie. Des éléments dont on apprendra plus de choses sans doute par la suite...
Le dernier Atlas est une série qui mélange les genres, mais cela se fait de façon si naturelle que cela n'est nullement gênant. Une très jolie découverte qui devrait faire parler d'elle pendant longtemps !