Au XVIIe siècle, en Écosse, les clans Campbell et MacGregor se livrent une lutte acharnée. Patrick McGregor a perdu ses parents et son héritage aux mains des Campbell lorsqu’il était enfant et croit enfin tenir l’occasion de se venger et de récupérer ses terres.
Elizabeth Campbell est une jeune fille belle mais bègue que sa famille désespère de marier. Sa dot ne cesse d’être enrichie, récemment avec les terres ayant appartenu à la famille de Patrick. Ce dernier envisage donc de la séduire incognito puis de la forcer à l’épouser. C’est compter sans le charme naturel de la jeune femme qui ne tarde pas à ébranler sa soif de vengeance.
Ayant étudié l’histoire écossaise durant ma scolarité, j’ai été surprise que l’auteur fasse référence aussi explicitement aux massacres ayant eu lieu au XVIIe siècle. Ces faits bien connus de l’historiographie écossaise, sur fond de répression royale, sont encore débattus de nos jours. Le sujet est pour le moins sanglant et violent, ce qui contraste avec l’idée que l’on peut se faire d’une romance.
Monica McCarty parvient cependant à romancer toute l’histoire, en s'inscrivant dans la lignée des auteurs romantiques, sans toutefois en égaler le style ou le panache.
La violence – les meurtres, les trahisons, les viols – est présente mais hors champ. L’auteure s’attache à montrer qu’aucun des clans n’est foncièrement mauvais ou bon. Ainsi, Elizabeth Campbell est une protagoniste altruiste, douce et généreuse malgré la réputation de tyrans de son clan. De même, Patrick MacGregor n’est pas un hors-la-loi sans principe mais un homme acculé tâchant de concilier son devoir envers les siens et la femme qu’il aime. Bien qu’il ne se présente pas à elle sous son vrai nom, c’est d’ailleurs bien une entreprise de séduction qu’entreprend Patrick à l’égard d’Elizabeth, une personne qu’il respecte et n’envisage à aucun moment de prendre par la force. Ce respect mutuel entre les personnages renforce l’attachement qu’on ressent pour eux et vient directement servir l’objectif de dé-diabolisation de l’auteure.
Sa série, les Campbell, s'appuie d'ailleurs sur le clan traditionnellement considéré comme mauvais ; les MacGregor disposant d'une réputation plus romantique de hors-la-loi malgré eux.
Sans être renversante, cette romance est donc une bonne surprise. Il s’agit d’un roman bien documenté mais pas pédant, ne niant pas la violence mais plein de bons sentiments. En somme, il offre un bon divertissement !