Les Austrois infiltrés dans Tandal se sont donnés deux missions : découvrir ce qu'il en est de la divulgation de leur technologie secrète des tenseurs au sein de la puissante famille Spadelpietra ; et délivrer le jeune peintre Mical, enfermé dans les geôles de cette même famille. Le mariage prochain de Jiani, l'héritier des Spadelpietra, avec la princesse Tania Albardo sera une parfaite occasion. Mais s'attaquer aux Illustres dans le siège même de leur pouvoir, n'est-ce-pas trop ambitieux, même avec les moyens pour le moins originaux des Austrois ?
Ce deuxième tome du diptyque Le sang des princes commence par un court résumé du précédent, pour permettre de se remettre l'histoire en tête. Excellente idée, bien que malheureusement le résultat soit un peu trop bref pour atteindre pleinement son but. Qu'à cela ne tienne : une fois passé quelques chapitres pour reprendre le fil, on replonge complètement dans l'intrigue pour n'en plus ressortir avant la fin de l'ouvrage.
Les mystères sont toujours aussi épais : certes, le lien de Mical avec les secrets des Spadelpietra est vite éventé, mais l'Appel, cette force impérieuse qui pousse les Illustres aux pires bassesses, reste nébuleux jusque dans les derniers chapitres. A l'instar du lecteur, les protagonistes n'ont de cesse de déchiffrer l'énigme, et ce avant qu'il ne soit trop tard.
Car désormais le temps presse : les hostilités sont déclarées, et les événements vont aller vite, très vite. Autant dire que l'on n'a pas le temps de s'ennuyer tant l'action est omniprésente. Si certains retournements de situation sont un peu faciles, d'autres ne manquent pas de surprises, tenant le lecteur en haleine. D'autant que le récit suit alternativement plusieurs personnages, embarqués dans des événement différents dans des endroits différents (même si tout finit par se rejoindre, évidemment), donnant ainsi une bonne richesse à l'intrigue.
Les personnages, qui pour beaucoup sont des jeunes gens, évoluent au fil du temps de manière bienvenue. Seul bémol, la plupart sont un peu trop manichéens, un peu trop évidemment bourrés de bons sentiments. Mais l'émotion est bien présente.
J'avoue n'être pas sûre d'avoir saisi toutes les subtilités. L'histoire imaginée par Romain Delplancq n'est pas si facile à suivre. Elle mériterait probablement une relecture de l'ensemble, pour en apprécier les finesses grâce à l'éclairage final.
C'est en tout cas une excellente découverte, combinant un récit prenant et une plume magnifique. N'hésitez pas à le découvrir par vous-même !
